DANS L’ESPACE KATANGAIS, IL Y AURA UN AVANT ET UN APRÈS-KATUMBI

Vendredi 17 juillet 2015 - 06:22

Avant l’ultime pelletée de terre sur le reste de provinces à démembrer, des fortunes diverses pour les gouverneurs qui s’apprêtent à rendre le tablier. Tous les wali ne sont pas logés à la même enseigne. D’ores et déjà , il est un gouverneur de province qui aura été , à plus d’un point de vue , l’icône des patrons des exécutifs provinciaux . Ce gouverneur-là, c’est Moïse Katumbi.

Il y a une dizaine d’années, de Moïse Katumbi, les Congolais en général et les Katangais en particulier connaissaient le dirigeant du TP Mazembe à la suite de son frère aîné Raphaël Katebe. Au bout de quelque 8 ans de présence à la tête du Katanga, les Congolais découvrent un manager sportif hors pair avec deux titres de champion d’Afrique et une finale au mondial des clubs pour son équipe Mazembe et surtout un gouverneur dont la célébrité dépasse les limites du Katanga. Et les frontières nationales.
En un peu plus d’une décennie, Moïse Katumbi est passé du statut de " cadet de son frère " à un homme de renommée internationale. C’est ce gouv que les Katangais vont devoir voir passer le flambeau à quatre gouverneurs de futures provinces post-démembrement. Un gouverneur dont la proximité avec les populations restera légendaire.
Davantage sur le terrain que dans ses bureaux douillets, Moïse Katumbi aura été un modèle de territorial pour nombre de ses collègues. Au vu des transformations, des réhabilitations des infrastructures dans les villes emblématiques du Katanga dont Lubumbashi, Likasi et Kolwezi, de plus en plus de gouverneurs de provinces allaient au Katanga comme en pèlerinage pour s’inspirer de la méthode et du style Katumbi.
Le Katanga devenant ainsi la référence en matière de gestion de province. Des contrées naguère oubliées dans le nord comme dans le sud de la région chère à Moïse Tshombe ont reçu plus d’une fois le gouverneur. Chaque passage étant assorti de solutions concrètes, tels l’adduction d’eau potable, l’équipement d’hôpitaux et écoles. Bref, des actions dont les populations étaient sevrées depuis des lustres.
S’il a gagné la sympathie des Katangais, le gouverneur Katumbi a exporté sa générosité et son empathie hors de ses terres katangaises. Intervention humanitaire par ci, geste de solidarité par là, soutien à telle équipe de football … bref par sa fibre sociale, " Moïse " tranche avec nombre de nababs congolais d’hier comme d’aujourd’hui. Lesquels amassent de l’argent pour eux, rien que pour eux.
A quelques encablures du départ de ce gouverneur atypique, une chose est sûre : dans le Katanga historique, il y aura bien un avant et un après Katumbi. Ils sont aussi nombreux ceux des Katangais qui s’interrogent sur ce que deviendra le futur plus célèbre des ex-gouverneurs. Le nom de Katumbi résonne si fort que l’on imagine mal cet homme se recroqueviller seulement sur ses affaires et son dada qu’est TP Mazembe.
La valeur " Katumbi " a une telle cote à la bourse politique que l’on voit mal son propriétaire faire passer par pertes et profits une telle mise. Enfin, ayant cessé de s’appartenir, Moïse Katumbi pourrait difficilement convaincre ses nombreux sympathisants que la politique n’aura été pour lui qu’une parenthèse.
La vérité, c’est que peut-être malgré lui , Moïse Katumbi a cessé de n’être qu’un homme d’affaires doublé de dirigeant sportif qu’il était voici un peu plus de dix ans . Pas donc sûr que la fin du mandat au gouvernorat du Katanga soit synonyme de fin de carrière… politique pour cet homme du haut du tableau dans le Who ’s Who congolais et même africain. J.N