Denis Engunda : « La République démocratique du Congo est un nain pétrolier »

Jeudi 11 décembre 2014 - 07:53

Le sénateur Denis Engunda, qui s’appuie sur une «certification » faite par deux cabinets britanniques estimant à « 2, 8 milliards de barils les réserves de pétrole dans le bassin de Cuvette centrale », constate qu’avec une production moyenne de 25 000 barils par jour, « la République démocratique du Congo est un nain pétrolier ».

« Cette certification des réserves pétrolières pourrait permettre au gouvernement d’accroitre son PIB et les projets admis dans le secteur pétrolier doivent faire l’objet des études préalables », a-t-il noté dans une intervention au débat en cours au Sénat sur le projet du budget 2015.

Aux dires des experts, « une explosion de la production pétrolière congolaise en 2014 devrait faire passer la production journalière de pétrole de 25 000 barils à 225 000 barils ».

« Ainsi, la mise en valeur des gisements du Graben Albertine dans l’Est du pays et de la Zone d’intérêt commun (ZIC), que se partagent la RDC et l’Angola sur le plateau continental du littoral Ouest, pourraitrapporter au Trésor public 3,5 milliards USD l’an avec une production de 325 millions de barils,», projettent-ils.

Selon des estimations attribuées, notamment au ministère des Hydrocarbures, « la RDC devrait enregistrer, dans les prochaines années, une croissance exponentielle de sa production actuelle » dans la mesure où, « pour une production constante de 25 000 barils/jour, les caisses de l’Etat enregistrent 325 millions USD en termes de recettes budgétaires ».

Manque de vison

Dans un autre secteur des ressources naturelles, le sénateur Flore Musendu s’est étonné du « manque de courage du gouvernement pour enquêter sur le trafic routier minier susceptible de créer des richesses ».

« Notre budget s’accroche sur les imprudents que nous ne maitrisons pas. Le gouvernement n’a rien déclaré sur l’or, le diamant et le coltan. Le gouvernement fait preuve d’un manque de vison », a-t-il souligné.

Rappelant que « tous les établissements financiers s’étaient engagés à faire la transparence dans le secteur minier », il a relevé que « le secteur minier a été celui de la croissance » alors que « le gouvernement est en train de vivre sur l’éphémère ».

« Le secteur des productions pétrolières commence à baisser. L’une des ressources du budget va disparaître spontanément. La Société congolaise d’industrie de raffinerie va soumettre le traitement du gaz liquéfié en Angola », a-t-il dévoilé.

« Comment le gouvernement va-t-il maintenir la croissance avec le pétrole qui va disparaitre à Moanda ? », s’est interrogé Flore Musendu, avant de plaider pour la « création des richesses alternatives avec le gaz observé à Moanda ».

Dans son intervention, le sénateur Mokonda Bonza a évoqué les conditions d’un pays émergent en s’appesantissant sur la mise en place d’un plan du développement agricole.

« S’il y a un plan du développement agricole, la République démocratique du Congo pourra atteindre une production de 5 millions de tonnes de cacao et créer de nouveaux emplois », a-t-il projeté.

Soutenant qu’« il y a des conditions pour que la RDC devienne un pays émergent d’ici à 2030 », il a posé la question de confiance au vice-Premier ministre en charge du Budget : « Pourquoi le gouvernement ne fait-il rien pour réduire le taux d’intérêt (bancaire), de manière à booster les investissements ? ».

« Il y a le problème du capital humain. On a besoin des hommes très bien formés. On a besoin des investissements. Sans la construction des infrastructures économiques viables (voies ferrées, routes, ports, gares, aéroports, centrales hydroélectriques), il est inutile de parler de l’émergence », a averti le sénateur Mokonda.

 

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