Dénonçant un grave cas d’ « obstruction à sa mission », Luzolo Bambi accuse

Vendredi 24 juin 2016 - 11:38

Ce n‘est pas pour la première fois, certainement pas pour la dernière, que Luzolo monte sur ses grands chevaux. Alerte

Lorsque le chef de l’Etat lui confie la délicate mission de conseiller spécial, dans sa tête Luzolo Bambi n’a qu’une seule chose : accomplir avec fidélité et loyauté la tâche qui vient de lui être confiée et de réussir à faire gagner au président de la République et à toute la nation congolaise le difficile challenge pour la bonne gouvernance et la lutté contre la corruption notamment.

 

Il le fait dans les règles de l’art. Et c’est à cela qu’il s’emploie depuis lors. Le chemin est certes tortueux. Mais il ne s’en laisse pas conter, surtout que le pari n’en est pas moins une «affaire de tout le monde», «une affaire nationale », comme il le souligne. Ses premiers pas indiquent déjà l’étendue et surtout la complexité de la tâche. En voilà donc pour le décor !

 

RÉSISTANCE, COUACS

Premiers coups de pédale, premiers couacs. C’est dans ce climat de «manque de collaboration», comme il le constate si bien, que se joue tout ce qu’il entreprend de faire. Et, Luzolo réalise vite que quelque part, on a juré de ne pas lui rendre la tâche facile pour quelqu’un qui fait une place d’honneur au respect notamment de la procédure dans les enquêtes diligentées par ses services, Des actes conformes à la procédure.

 

Conseiller spécial du chef de l’Etat en charge de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux; Luzolo Bambi accuse le procureur général de la République d’obstruction à ses missions. Il le fait par l’entremise d’un courrier transmis le 20 juin au président, de la République Joseph Kabila, qui l’a nommé à ce poste en vue de traquer les criminels en col blanc. Il en fait donc part, se plaignant en effet de l’obstruction des enquêtes initiées par ses services par le procureur général de la République.

 

«Depuis quatre mois, écrit le conseiller spécial, mon service a ouvert une série d’enquêtes sur les très graves détournements, des deniers publics et corruption avérés à charge de certains mandataires et hauts fonctionnaires de l’Etat d’une part et à charge de quelques gouverneurs de province pour détournements des rétrocessions aux entités territoriales décentralisées et aux provinces d’autre part ». Et Luzolo Bambi d’expliciter : «Le stade atteint par ces enquêtes aujourd’hui recommande le recours aux mesures de contrainte, en l’occurrence le mandat d’amener contre certains récalcitrants que le Parqueta été in vite’ à mettre à la disposition de mon service». Un grain de sable ? Là n’est pas tellement le problème, d’autant plus qu’il s’agit plutôt d’un constat que fait le conseiller spécial et il le dit sans ambages «Malheureusement, contrairement à l’esprit de collaboration, le Procureur général de la République vient d’interdire au Procureur général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe d’émettre des mandats d’amener en faveur de mon service», dénonce-t-il.

 

Luzolo Bambi affirme q u’ «entêtés par des personnalités politiques d’envergure, beaucoup de ces mandata ires avalent commencé à se soustraire délibérément aux enquêtes en esquivant les invitations leur lancées ou en provoquant des voyage fantaisistes et dépensiers à l’intérieur ou l’extérieur du pays».

«Face à cette situation, j’ai, a-t-il fait savoir, sollicité le concours du Parquet, conformément à la bonne gouvernance judiciaire, pour l’accompagnement des dispositions comminatoires. Alors que mon service peut recourir librement à la contrainte à l’instar des autres services spécialisés de la République, j’ai associé par esprit de bonne gouvernance, le Procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe pour un cas pilote : celui de monsieur Constantin Mbengele, directeur général du Fonds de promotion pour l’industrie, lequel prétend partout ne rien craindre car il a l’appui des plus hautes autorités de la République en dépit des soupçons graves de megestion qui pèsent sur lui».

 

Pis encore, a poursuivi le conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, «Dans le même sens, pour honorer la procédure pénale Congolaise, j’ai saisi le Procureur général précité qui n’a pu décerner un mandat d’amener contre ce Directeur général sous prétexte qu’il a été blâmé par monsieur le Procureur général de la République pour le cas précis».

 

RESPECTUEUX DE LA PROCEDURE

Respectueux notamment de la procédure à laquelle il a toujours tenu comme à la prunelle de ses yeux, l’ancien ministre de la Justice affirme qu’il s’agit-là, comme il le soutient, des charges graves que certains collaborateurs du Pgr «contactés rejettent en bloc, accusant Luzolo de poser des actes non conformes à la procédure».

Par Marcel LUTETE