Suite à l’absence des chocs majeurs imminents et à la faveur de la pérennisation de la stabilité du cadre macroéconomique au niveau national, le Comité de politique monétaire de la Banque Centrale du Congo a résolu de maintenir inchangé le dispositif actuel de la politique monétaire. Telles sont les retombées de la neuvième réunion ordinaire du CPM tenue le vendredi 03 octobre. Au cours de la conférence de presse qui a suivi cette importante rencontre, le gouverneur Deogratias Mutombo Mwana Nyembo a rassuré l’opinion que tous les agrégats de la politique budgétaire et monétaire restent sous contrôle.
Les motivations de cette grande décision sont notamment la stabilité qui est observée aussi bien sur les marchés des biens et services, que sur celui des devises. Et tout cela dans une évolution contrôlée des agrégats monétaires, a-t-il soutenu avant de poursuivre, « concernant le secteur réel l’inflation demeure maitrisé avec un taux d’inflation en cumul annuel de 0,87 % et dans ces conditions, à fin décembre, l’inflation se situerai à 1,16%, en glissement annuel l’inflation se situera à 1,21% contre une cible de 3,7% », fait remarquer Déogratias Mutombo.
S’agissant de secteur extérieur, le marché de change reste stable car le taux de change reste contenu dans la fourchette de 915 à 932 FC le $ à fin septembre, d’un mois à l’autre de aout à septembre, la monnaie nationale ne s’est déprécié que de 0,3% à l’interbancaire tandis qu’au parallèle elle est restée stable, il n’y a pas eu de variation.
S’agissant de crainte de tension cyclique du dernier trimestre de l’année, le patron de l’Institut d’émission a encore rassuré que depuis un certain temps la BCC a la maîtrise de la gestion du cadre macro-économique. Parce que, a-t-il signifié : « nous avons un comportement budgétaire responsable qui est appuyée par une exécution du budget de l’Etat sur base caisse et une politique monétaire pro active qui vise à encrer de manière efficace des anticipations inflationnistes à travers son orientation prospective sur un taux directeur qui devra rester pendant longtemps autour de 2%. Tandis que la panoplie d’instruments de politique monétaire nonobstant le fait qu’elles ne permettent pas encore la transmission efficace les instructions de la politique monétaire sur l’économie réelle nous permettent tout de même de bien maîtriser la gestion de la liquidité bancaire. Donc, je vous rassure que tous les agrégats de la politique budgétaire et monétaire restent sous contrôle et il y a absence de risque des chocs majeurs à court terme ». Ci-dessous, l’intégralité du compte rendu de la neuvième réunion ordinaire du CPM. Mathy MUSAU
COMMUNIQUE DE PRESSE}
Le Comité de Politique Monétaire vient de tenir, ce vendredi 03 octobre 2014, sa neuvième réunion ordinaire de l’année sous la présidence de Monsieur Le Gouverneur de La Banque Centrale du Congo.
La réunion a essentiellement porté sur l’évolution de la conjoncture économique à l’échelle mondiale et nationale à fin septembre, avant d’envisager les perspectives pour le reste de l’année en cours.
De l’analyse de la conjoncture économique, il s’est dégagé ce qui suit :
Sur le plan international
Selon le rapport de l’OCDE du mois de septembre 2014, quelques économies avancées dont les États-Unis, les Royaumes-Unis et le Canada réalisent des taux de croissance encore suffisants pour faire baisser le chômage. Dans la Zone euro, une croissance timide est attendue aussi bien dans les pays au cœur de la Zone que dans ceux de la périphérie. Quant aux économies émergentes, un ralentissement ordonné de l’activité est projeté en Chine qui devrait réaliser un taux de croissance de 7,4 %.
Au regard de ces perspectives de croissance, il est recommandé (i) le renforcement de la politique de relance monétaire et l’utilisation des marges de manœuvre offertes par les règles budgétaires de l’Union européenne pour ce qui concerne la Zone euro et (ii) la poursuite de la politique d’assouplissement quantitatif pour rompre avec la déflation et accomplir des progrès importants en matière d’assainissement budgétaire.
S’agissant des matières premières, il sied de relever la baisse des cours mondiaux de certains produits d’exportation nationale, notamment ceux du cuivre et du cobalt qui ont connu respectivement un recul de 3,2 % et 2,3 % par rapport au mois passé à la suite de la fragilité de L’économie Chinoise.
Sur le plan national
Les évolutions économiques internationales ne sont pas sans effet sur la conjoncture intérieure. Sur base des réalisations de production à fin juin 2014, il ressort que la croissance économique devrait connaitre un recul de 0,1 point de pourcentage, pour se situer à 8,7 % contre une première estimation de 8,8 % et une réalisation de 8,5 % en 2013.
Aussi, à fin septembre 2014, le baromètre de conjoncture indique un maintien d’optimisme des chefs d’entreprises dans l’évolution de La conjoncture économique intérieure. Le solde positif d’opinions est ressenti à 22,3 % au mois de septembre contre 25,9% un mois plus tôt.
La meilleure coordination des politiques conjoncturelles continue de produire des effets positifs sur Le marché des biens et services. A fin septembre 2014, l’inflation demeure maitrisée avec la réalisation d’un taux d’inflation cumulé annuel de 0,87 % contre 0,73 % à la période correspondante de 2013. Dans ces conditions, à fin décembre, l’inflation atteindrait 1,16 % et en glissement annuel 1,21 % contre une cible de 3,7 %.
S’agissant du secteur extérieur, la stabilité se maintient sur le marché des changes. Le taux de change est contenu dans la fourchette de 910 CDF et 932 CDF le dollar américain. En effet, d’un mois à l’autre, le franc congolais ne s’est déprécié que de 0,3 % à l’interbancaire alors que sur le marché parallèle, La variation a été nulle.
Les réserves de change demeurent supérieures à 8,2 semaines d’importations des biens et services. Elles sont évaluées à 1.724,61 millions de USD à fin septembre 2014.
En ce qui concerne l’évolution des conditions monétaires, le Comité a noté La poursuite d’une politique monétaire accommodante sur fond de la consolidation de la croissance économique.
A fin septembre 2014, Les Bons BCC ont injecté la liquidité en rythme annuel de 104,0 milliards de CDF, l’encours s’étant situé à 60,0 milliards de CDF.
Le marché monétaire est très actif avec un flux important de transactions enregistrées sur le marché interbancaire au taux moyen de 1,7 %. Une tendance analogue est notée sur le guichet des prêts à 1 jour qui a enregistré un rythme plus soutenu des concours bancaires à fin septembre 2014.
S’agissant des agrégats monétaires, leur évolution contrôlée atteste en effet la stabilité observée sur les autres secteurs de l’économie nationale.
Aussi, en l’absence des chocs majeurs imminents et à la faveur de la pérennisation de La stabilité du cadre macroéconomique au niveau national, le Comité de Politique Monétaire s’est résolu de maintenir inchangé Le dispositif actuel de la politique monétaire.
Ainsi, le taux directeur demeure à 2 %. Les coefficients de la réserve obligatoire sont maintenus à 8 % et 7 % sur Les dépôts en devises à vue et à terme et 5 % et O % pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme.
La régulation de la liquidité devra se poursuivre par les Bons BCC.
Je vous remercie.