Des activités africains arrêtés à Kinshasa

Lundi 16 mars 2015 - 12:05

Les leaders des mouvements sénégalais Y’en a marre, burkinabè Balai citoyen et congolais la Lucha et Filimbi, ont été interpellés ce dimanche après une conférence de presse. Les activistes seraient détenus par les services de renseignements congolais (ANR).

Fadel Barro, leader du mouvement Y’en A Marre à la Conférence de Presse de lancement de Filimbi à Kinshasa © DR

Plusieurs mouvements citoyens africains s’étaient donnés rendez-vous ce dimanche à Kinshasa pour le lancement d’une plateforme congolaise, Filimbi. Des membres du mouvement Y’en a marre, venus de Dakar, de Balai citoyen, du Burkina Faso, ou encore des Congolais de la Lucha, se rencontraient à Eloko Ya Makasi, dans le quartier de Masina. Une conférence qui a tourné court, avec l’arrivée de l’armée (des membres de la Garde républicaine selon certaines sources) et d’hommes en civils, venus interpellés les participants.

Un concert pourtant autorisé

Trois responsables du mouvement sénégalais Y’en a marre, Fadel Barro, Malal Talla, dit « Fou Malade », Alioune Sané et un responsable du mouvement Balai citoyen, Oscibi Ouédraogo, ont été arrêtés. Des artistes et des activistes congolais, présents à la conférence de presse, ont également été interpellés : Miyangu Kiakwama, Floribert Anzuluni, Ben Kelem, Franck Otete et Sylvain Saluseke. Selon nos informations, une quarantaine de personnes ont été arrêtées. Un concert devait avoir lieu à Tshangu après le lancement du tout nouveau mouvement congolais Filimbi. Des festivités, qui avait été autorisées par les autorités congolaises, la scène avait d’ailleurs été installée. Selon les témoins présents sur place, les activistes ont tous été amenés dans les locaux des services de renseignements congolais (ANR).

Les émeutes de janvier encore « fraîches » à Kinshasa

Les « ateliers » citoyens de Filimbi n’ont pas été appréciés par les autorités congolaises, qui voyaient visiblement d’un mauvais oeil la présence sur son territoire de deux mouvements de contestation très populaires. A Dakar, Y’en a marre avait poussé Abdoulaye Wade vers la sortie, et le Balai citoyen de Ouagadougou, avait mis fin à 27 ans de règne de Blaise Compaoré au Burkina. Quant à la capitale congolaise, elle avait essuyé 3 jours de violente manifestation anti-Kabila mi-janvier 2015. Un souvenir encore un peu trop « frais » pour le régime de Kinshasa.

Christophe RIGAUD – Afrikarabia

 

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