L’Unesco et l’UNPC ont organisé hier mardi 3 novembre 2015 au Cercle de Kinshasa une table ronde à l’intention des chevaliers de la plume à l’occasion de la 2ème édition de la Journée internationale de la fin de l’impunité pour des crimes commis contre les journalistes.
Dans son allocution, le président de l’UNPC est revenu sur le lourd tribut payé par les journalistes congolais ces dernières années dans l’exercice de leur métier. Profitant de la commémoration de la journée du 2 novembre, Boucar Tshilunde a sollicité des gouvernants qu’ils libèrent des confrères emprisonnés, rouvrent des maisons de presse fermées, et accélèrent également l’adoption de la loi sur la dépénalisation des délits de presse.
Le directeur de cabinet adjoint de Lambert Mende a fait savoir que le problème de l’impunité des auteurs des crimes contre les journalistes préoccupe tout le monde. Pascal Amisi s’est attardé sur les avantages que la société va tirer de l’existence d’une presse libre et responsable. Evoquant les textes de loi de 1996, il a plaidé pour une collaboration franche entre gouvernants et gouvernés, et la nécessité d’avoir une presse réellement responsable.
Malega Fatoumata, la déléguée de l’Unesco, a épinglé les méfaits occasionnés par la violence exercée à l’endroit des journalistes et autres acteurs médiatiques. Elle a indiqué que l’Unesco est au front du combat mené par des organismes internationaux et autres pour améliorer la sécurité des journalistes, enquêter sur leurs disparitions…. Elle a lu aussi le message de la directrice générale de l’Unesco apprêté pour commémorer la journée du 2 novembre 2015.
Fwasa, Christiane Ekambo, Désiré Kazadi et Me Bulambo Delphin ont parlé ensuite à tour de rôle de la corrélation entre sécurité des journalistes et liberté d’expression, des dangers spécifiques que courent les consoeurs dans l’exercice de leur métier…. On a retenu de leurs propos qu’après la fin de la table ronde, les journalistes vont reprendre leur travail comme si rien n’était. Fwasa s’est appesanti sur les problèmes quotidiens auxquels sont confrontés les professionnels des médias, et a relevé les cas des journalistes qui se lient d’amitié avec des politiciens et perdent leur indépendance, des opérateurs politiques qui cajolent les médias pour faire passer leurs messages. Les mêmes usent parfois du bâton s’ils jugent que leurs intérêts sont en ballotage….
Christiane Ekambo a fait savoir que le journalisme se féminise mais que la gent féminine rencontre de sérieux problèmes ( harcèlement sexuel, diffamation, intimidation, barrières sociales, mauvaise interprétation du code d’éthique et de déontologie…..) qui l’amènent parfois à jeter l’éponge. D’autres consoeurs mettent leurs atouts féminins en jeu pour obtenir des avantages en nature et en espèces. Sous d’autres cieux ( Afghanistan, Maroc….) a-t-elle indiqué, des dames souvent harcelées et intimidées témoignent mais chez nous, le silence prédomine.
Un journaliste travaillant dans un environnement hostile peut pratiquer l’auto-censure et du coup l’information est expurgée des éléments intéressants. S’il publie une information intéressante et sensible, il se fait des soucis pour lui-même et sa famille.
La journée de 2 novembre a été instituée à la suite de l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon.
Jean-Pierre Nkutu