Déterminées à poursuivre la promotion des droits de l’homme, des ONG de défense des droits de l’homme disent non au « glissement». Elles s’opposent ouvertement à toute tentative de révision constitutionnelle. Cette déclaration a été faite hier, jeudi 6 aout 2015, au cours d’un point de presse animé à Gombe, affirmant haut et fort leur fidélité aux principes démocratiques à travers l’organisation des élections libres, transparentes, crédibles, de l’alternance pacifique au pouvoir et la protection de la Constitution.
A cette occasion, ces Ong ont dénoncé la convocation illégale pour la seconde fois d’une session extraordinaire du Sénat qui venait de rejeter le projet de loi portant répartition des sièges, et ce, dans le souci de se conformer à la volonté de la population congolaise qui souhaite voir les élections urbaines, municipales et locales être organisées au-delà de 2016.
Raison pour laquelle, elles ont entre autres invité le chef de l’Etat, en sa qualité de garant de la Constitution, à ne pas la violer en vue de son maintien au pouvoir au-delà de 2016, d’ordonner la libération des prisonniers politiques et d’opinions dont Eugène Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo, Vano Kiboko, Ernest Kyaviro, Cyrille Dowe, Michaël Bonekube, Christopher Ngoy, Fred Bauma, Yves Makwambala. Car, ces arrestations, détentions et condamnations des adversaires politiques, des défenseurs des droits de l’homme et des activistes pro-démocratie, pour des motifs politiques ou d’opinion, portent atteinte aux principes de la démocratie et aux libertés fondamentales garanties par la Constitution de février 2006 et les instruments internationaux ratifiés par la RDC, ont-elles indiqué.
Au parlement, elles demandent de jouer positivement son rôle constitutionnel pour contribuer à la consolidation des acquis démocratiques et à l’organisation des élections libres, transparentes, crédibles et apaisées. Au gouvernement, de respecter toutes les dispositions de la Constitution, particulièrement celles relatives à l’organisation des élections législatives et présidentielle en 2016, de veiller à ce que les nouveaux majeurs soient enrôlés avant les opérations électorales, de veiller à ce que le processus de démembrement des provinces ne puisse être un prétexte pour retarder les élections provinciales, législatives et présidentielle de 2016.
A la CENI, de veiller à la préservation de son indépendance vis-à-vis des acteurs politiques de la Majorité présidentielle comme de l’Opposition, et ne plus accepter la manipulation politicienne.
A la communauté internationale, elles recommandent de maintenir la pression sur le gouvernement congolais et la CENI pour qu’ils organisent les élections dans les délais constitutionnels, d’accompagner le peuple congolais dans sa détermination à réaliser l’alternance politique pacifique par l’appui des élections libres, transparentes, crédibles et apaisées, de prendre des sanctions ciblées contre les acteurs politiques impliqués dans les arrestations arbitraires des défenseurs des droits de l’homme et pro-démocratie ainsi que des opposants politiques. Au peuple congolais, de défendre la Constitution, le principe d’alternance et les droits humains par tous les moyens de droit.
Ces ONGDH ont salué les propos tenus par le président des Etats-Unis d’Amérique au siège de l’Union Africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, par lesquels il a fustigé les dirigeants africains qui tripatouillent leurs consttitution pour se maintenir au pouvoir, ou qui veulent devenir de présidents à vie. Elles ont félicité les exemples d’alternance pacifique au pouvoir en Afrique au Bénin, Ghana, Malawi, Zambie et en Tanzanie.
Enfin, ces Ongd ont dénoncé la précipitation et le manque de planification dans le processus de démembrement des provinces de Bandundu, Equateur, Kasaï-Occidental, Kasaï-Oriental, Katanga et la Province Orientale, ainsi que le chevauchement des élections des Gouverneurs et Vice-gouverneurs avec les élections des députés provinciaux prévues le 25 octobre 2015 par le calendrier global publié par la CENI le 12 février 2015. Plusieurs dispositions de la loi de programmation n°15/004 du 28 février 2015 portant détermination des modalités d’installation de nouvelles provinces sont violées par le gouvernement et la CENI, notamment les articles 8, 9, 10, et 11.
Parmi les Ong qui ont pris par à cette déclaration, on peut entre autres citer ACAJ, ABC, ACIDH, AFECOPAD, AJD, AJLOD, ANMDH, LICOF, etc.
Murka