Deux militants de la LUCHA transférés à la prison centrale de Makala

Jeudi 25 février 2016 - 11:37
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Le Mouvement Citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) annonce dans un communiqué le transfert à la prison centrale de Makala de ces deux militants, Bienvenu Matumo et Héritier Kapitene le mardi 22 février dernier.

Les deux militants , avec un autre jeune répondant au nom de Victor Tesongo, avaient été enlevés par les services de sécurité dans la matinée de mardi 16 février 2016 ,jour de la Journée villes-mortes, dans la commune de Bandalungwa, puis détenus au secret pendant quatre jours, avant d’être finalement présentés au parquet de Kinshasa-Gombe le soir de vendredi 19 février 2016, note LUCHA.

Contactés par plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme et par les médias, l’Administrateur Général de l’ANR Kalev Mutond, le Commissaire de la Police nationale congolaise pour la ville de Kinshasa, le Général Kanyama, ainsi que le porte-parole du gouvernement Lambert Mende, avaient tous nié avoir enlevé, arrêté, ou détenir les deux activistes. Le Général Kanyama avait même affirmé à Jeune Afrique que les services de sécurité n’avaient « aucune raison d’arrêter ces jeunes, car il n’y avait eu aucune manifestation à Kinshasa le 16 février.

Curieusement, c’est l’ANR qui les a présentés au parquet vendredi 19 février en fin de journée, en les accusant de « propagation de fausses nouvelles », « incitation à la révolte », et « atteinte à la sûreté de l’Etat ».

Leur crime ? Militer au sein d’un mouvement citoyen , qui avait appelé à l’observation d’une Journée villes-mortes le 16 février pour honorer la mémoire des martyrs de la démocratie du 16 février 1992, et lancer un fort avertissement au président Kabila et ses soutiens que le 19 décembre 2016 son mandat prend fin, que cela lui plaise ou pas, et que notre Peuple n’entend pas lui accorder un jour de plus puisqu’il fait tout pour que les élections n’aient pas lieu .

Activistesfilés

LUCHA affirme que ces activistes étaient filés toute la nuit puis arrêtés. Ils n’étaient ni dans une manifestation, ni dans une opération de sensibilisation pour la journée villes-morte, ni dans émission à la radio ou à la télé, ni entrain d’afficher quelque message que ce soit…., regrette le mouvement.

Bienvenu et Héritier rejoignent ainsi à Makala les autres militants dont Fred Bauma et Yves Makwambala, qui vont totaliser 12 mois de détention dans seulement trois semaines, sans jugement, après avoir été arrêtés dans des circonstances décriées par les ONGDH.La prison de Makala compte des milliers d’innocents, souvent emprisonnés juste pour leur opinion, ou pour s’être trouvé « au mauvais endroit au mauvais moment » comme on dit.

A part Makala, 8 militants de la LUCHA , tous étudiants, dont une fille, sont détenus à la prison centrale de Goma y compris les 6 arrêtés mardi dernier sur ordre personnel du gouverneur Julien Paluku, et dont la parodie de procès se poursuit au tribunal de la ville.

Détenu au secret

Dans la même prison, sept autres personnes arrêtées lors d’une manifestation pacifique de la LUCHA le 28 novembre 2015 pour rendre hommage aux victimes des massacres de Beni, sont aussi détenues. Ces dernières n’ont pourtant rien avoir avec la Lucha, à part qu’ils étaient juste venus participer à la manifestation pacifique ce jour là, comme n’importe quel citoyen.

Tout en continuant de demander la libération de leurs camarades aussi bien à Goma et à Kinshasa, ainsi que de tous les prisonniers politiques et d’opinion Christopher Ngoy Mutamba, Jean-Marie Kalonji , ce dernier est détenu au secret depuis décembre 2015 jusqu’à ce jour , Godefroy Mwanabwato, et bien d’autres encore, LUCHA réaffirme la poursuite de sa noble lutte non-violente pour la démocratie, la liberté et la dignité du Peuple congolais.

« Vous nous arrêtez, nous nous multiplions », clament les jeunes de la Lucha et du Fililbi arbitrairement et illégalement détenus à Goma.

Par Godé Kalonji