Développement durable : Kinshasa déterminé à foncer

Mercredi 7 octobre 2015 - 10:34

Même si les cibles n’ont pas été atteintes, mais avec les résultats encourageants par rapport aux indicateurs des OMD, Matata a indiqué toute la détermination de la RDC de se lancer dans les ODD en action à partir de 2016

Les différentes allocutions intervenues hier mardi 6 octobre à l’Immeuble intelligent du gouvernement, situé à la Place Royale dans la commune de la Gombe, ont reconnu la nécessité pour la Rd Congo de résoudre le problème de la pauvreté sous ses multiples facettes.

Ce, en dépit du fait que les cibles ne sont pas atteintes par rapport aux indicateurs des Objectifs du millénaire (OMD) auxquels le pays a souscrit pour une période de 15 ans, soit de 2000 à 2015. Il est ainsi demandé à Kinshasa de tirer toutes les conséquences de cette situation et de capitaliser les résultats encourageants enregistrés en prévision du nouvel agenda international mis sur pied depuis la 70ème Assemblée générale des Nations-Unies.

Il s’agit des Objectifs de développement durable (ODD) qui remplaceront les OMD en 2016. Dans son mot de circonstance, le Coordonnateur Résident des Activités opérationnelles du Système des Nations-Unies qui est aussi Représentant résident du PNUD, a été le premier à prendre la parole.

Il a invité le gouvernement à célébrer les progrès réalisés tout en mettant le doigt sur les difficultés de manière à permettre au Congo-Kinshasa d’aller de l’avant pour un rôle de locomotive sur l’échiquier africain.

Le développement de la RDC, d’après lui, ne manquera pas d’impulser les autres pays de son environnement immédiat. De son côté, le Ministre du Plan et Révolution de la modernité a plaidé pour la mise en place des mécanismes efficaces en vue de relever les défis.

Parlant des objectifs de développement durable ou ODD en sigle, le PNUD-RDC s’est appesanti sur le but primordial de ce pacte international en faveur d’un monde plus équitable et durable pour les habitants de la planète. Six éléments ont été retenus dans le cadre de la mise en commun pour contrer l’extrême pauvreté. Il s’agit de dignité, humanisme, prospérité, planète, justice et partenariat.

L’intervenant a recommandé qu’en dépit de la complexité des ODD devant être mis en pratique suivant les réalités de chaque nation, de placer l’homme au centre du développement.

Il a néanmoins exhibé des défis majeurs auxquels les dirigeants congolais doivent faire face, à savoir la multiplicité des cadres de développement, l’incohérence des politiques publiques, la faiblesse des financements domestiques, l’insuffisance de coordination des appuis au développement et la faible capacité de la société civile.

Quant aux préoccupations qu’il a soulevées ayant trait à la compréhension commune sur les ODD et la priorité à les intégrer dans les plans nationaux à établir, le Premier ministre a promis que la RDC, avec son plan national stratégique de développement( PNSD) en cours d’élaboration, devrait à l’horizon 2020 devenir un pays à revenu intermédiaire sur fond de transformation de son agriculture, un pays émergent en 2030 grâce à une industrialisation intensive de son économie et enfin un pays développé vers 2050 du fait de la création d’une société basée sur la diffusion du savoir et des connaissances. Augustin Matata Ponyo, dit Mapon, reste d’avis que la RDC réalisera des avancées importantes en matière de développement humain.

Ce, au regard, d’après lui, de la tendance à l’amélioration du contexte politico-sécuritaire du pays, à l’approfondissement des réformes, à l’amélioration de la gouvernance, à la consolidation et à l’inclusivité de la croissance et à la diversification des bases productives de l’économie.

Auparavant, il a fait savoir que la marche de la Rd Congo vers l’atteinte des OMD a été envisagée à travers l’exécution du programme d’actions du gouvernement soutenu par le Document de stratégie de croissance et de réduction de pauvreté (DSCRP). Grâce à l’appui des partenaires extérieurs, le pays a pu se démener dans un environnement aux multiples chocs pour engranger ces résultats.

Trois rapports de progrès à mi-parcours (2005,2010 et 2012) ont eu à les relever comme celui présenté hier par une équipe de rédaction constituée des personnes émanant de plusieurs structures tant nationales qu’internationales.

Il convient de rappeler que la RDC figure parmi les 30 pays (dont 16 d’Afrique), retenus au niveau mondial pour produire un rapport bilan sur la marche vers les OMD. Elle a également été sélectionnée parmi les 50 pays devant participer aux consultations de l’agenda de développement post-2015 en rapport avec la définition des ODD.

Les progrès accomplis vers l’atteinte des OMD

OMD 1: Baisse de l’incidence de la pauvreté et de la malnutrition
m Baisse d’un quart de l’incidence de la pauvreté (80 % en 1990 à 63,4 % en 2012);
m Un revenu par habitant qui a quasi retrouvé en 2014 son niveau de 1990 après avoir baissé de moitié jusqu’en en 2001 (805 USD PPA en 2014 contre 411 en 2001 et 822 en 1990);
m Baisse d’un tiers de la proportion des enfants présentant une insuffisance pondérable (31 % en 2001 à 22 % en 2013);
m Amélioration du niveau de l’emploi salarié dans le secteur non agricole (36,1 % en 2005 contre 43,5 % en 2012).
– OMD 2 : scolarisation universelle pour tous au niveau primaire quasi atteinte
mTaux brut et net de scolarisation respectifs de 98,4% et 90,5 % en 2012;
mExpansion du taux d’achèvement qui a triplé passant de 24,8 % en 2001 à 69,7 %;
mTaux d’alphabétisation des 15-24 ans à 82,4 % en 2014 contre 48,6 % en 1990.
– OMD 3 : Parité dans l’enseignement en augmentation constante
m Indice de parité femmes/hommes de 0,90 dans le primaire; 0,62 dans le secondaire et 0,48 au niveau supérieur en 2013;
m Indice de parité femmes/hommes dans l’alphabétisation des 15-24 ans de 0,90 en 2013.
– OMD 4 : progrès notables enregistrés dans la réduction de la mortalité des enfants
m Réduction de la moitié du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans (213 % en 2001 à 104 % en 2013);
m Réduction de la moitie du taux mortalité des enfants de moins de 5 ans (126 % en 2001 à 58 % en 2013);
m Doublement de la proportion des enfants vaccines contre la rougeole (38 % en 1990 a 71,6 % en 2013).
– OMD 5 : Enrayement de la mortalité maternelle
m Réduction d’un tiers de la mortalité maternelle (1289 %0 en 2001 à 846 %0 en 2013);
m Augmentation du taux de consultations prénatales (56 % en 1990 à 88,4 % en 2013);
mHausse des accouchements assistes par un personnel de santé qualifie (60 % en 2001 a 80 % en 2013);
m Quadruplement du taux de prévalence contraceptive moderne (2,3 % en 1990 à 7,8 % en 2013).
– OMD 6 : Inversion de l’infection du VIH/SIDA et mise en place d’un système de santé résilient pour lutter contre les maladies et épidémies
mTendance de prévalence du VIH/SIDA dans la population inversée et réduite à 1,2 % depuis 2008 (5 % dans les années 90);
mSystème sanitaire résilient en cours de mise en place pour renforcer le contrôle des maladies (paludisme, tuberculose, Ebola, etc.) qui figurent parmi les problèmes majeurs de santé publique.
– OMD 7 : Très faible dégradation de l’environnement et augmentation des zones protégées
m Augmentation des aires protégées;
m Très faible dégradation des surfaces forestières (71,7% en 1990 à 67,7 % en 2013).

– OMD 8 : Augmentation de l’Aide publique au développement, des ressources internes; dette extérieure soutenable et viable à long terme et boom au service du financement de l’économie
m Aide publique au développement (APD) en augmentation constante (299 millions en 2001 à 2,17 milliards en 2012);
m Mobilisation accrue des ressources internes (0,3 % du PIB en 2000 à 14 % du PIB en 2014);
m Baisse drastique de la dette extérieure depuis l’atteinte du point d’achèvement en 2010, laquelle demeure viable et soutenable avec un service faible;
m Boom des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) (Téléphonie : 0,03 pour 100 habitants en 2000 à 53,5 en 2014; Internet: 0,01 pour 100 habitants en 2000 à 3,0 en 2014).

 

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