Invité par la Ligue des jeunes de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), son parti, le samedi 23 mai 2015 pour installer son comité à l’YMCA, Vital Kamerhe a saisi l’occasion pour éclairer la religion de sa base sur son boycott du dialogue initié par Joseph Kabila.
Accompagné de Mayo, Alain Mbaya, Jolino Makelele, Kangudie et Odette Babandowa, il a confirmé son entretien avec l’émissaire du président de la République, lequel avait tourné essentiellement autour de la tenue d’un dialogue en RDC.
«Aussitôt après cette entrevue, j’ai convoqué une réunion extraordinaire du Bureau politique de mon parti pour examiner froidement cette offre tardive de joseph Kabila via son émissaire», a-t-il souligné, avant de relever qu’à l’issue de cette réunion, le Bureau politique de l’UNC avait rejeté, à l’unanimité, la main tendue de Joseph Kabila.
Et pour cause ? Ce dialogue est porteur d’un agenda caché du pouvoir en place visant à obtenir le glissement du calendrier électoral à travers une nouvelle transition, alors que le mandat de l’actuel Chef de l’Etat prend fin le 20 décembre 2016, soit dans une année et sept mois.
«En démocrate, je me suis incliné à la décision du Bureau politique de mon parti », a-t-il déclaré, avant de demander au pouvoir d’affecter le budget destiné à l’organisation de ces concertations nationales/bis à la prise en charge des militaires des FARDC qui combattent à l’Est, particulièrement au Nord-Kivu, dans le territoire de Beni, contre les forces négatives qui massacrent en toute impunité les populations civiles.
Le président de l’UNC a expliqué longuement aux jeunes de son parti l’inopportunité de ce dialogue dans le contexte actuel. Vital Kamerhe pense que le revirement du pouvoir, qui avait préféré organiser les concertations nationales en lieu place du dialogue sous l’égide de la communauté internationale, conformément à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et à la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité, réclamé en son temps par les forces politique et sociale de l’opposition, est dicté par l’idée du glissement.
Il a ajouté qu’il ne pouvait pas aller au dialogue tant que le Secrétaire Général de son parti, Bertrand Ewanga, et d’autres prisonniers politiques tels que Jean-Claude Muyambo, continuaient à croupir dans leurs cellules à la prison de Makala.
Vital Kamerhe a également dénoncé la fermeture des chaînes de télévision proches de l’opposition, notamment Canal Futur, Jua, RLTV, RTCE, Canal Kin …
Pour l’ancien président de l’Assemblée Nationale, la convocation tardive de ce dialogue, à la veille de la fin du mandat de Joseph Kabila, cache un stratagème des officines du pouvoir pour contourner l’article 220 de la Constitution, qui interdit à l’actuel Président de postuler pour un troisième mandat.
A ce sujet, le leader de l’UNC a exhorté là jeunesse de son parti à demeurer vigilante, afin d’obtenir l’alternance démocratique, qui passe par la tenue des élections présidentielle et législatives, dans les délais constitutionnel, le 27 novembre 2016, comme l’indique le calendrier de la CENI.
Tout en respectant la position de ’UDPS qui a accepté de prendre part à ce dialogue, Vital Kamerhe a conseillé à ce parti historique et à son leader, Etienne Tshisekedi, qu’il considère comme le père de la démocratie en RDC, de veiller à ce que ce dialogue n’ouvre pas la porte à une nouvelle transition. Pour le précité, l’organisation des élections est une obligation constitutionnelle qui ne nécessite pas un dialogue.
Dans un autre registre, il a tiré à boulets rouges sur le gouvernement qui vante tant la croissance économique alors que le vécu quotidien du Congolais s’est fortement détérioré par rapport aux années ‘80.
Vital Kamerhe a annoncé son périple à partir de ce mardi 26 mai 2015 à l’Est du pays, particulièrement à Goma et à Bukavu, où il compte dénoncer les minerais du sang.
L’UNC présentera ses candidats pour les élections provinciales sur l’ensemble du territoire national, a-t-il précisé.
Le clou de cette matinée politique était l’installation du comité de la Ligue des jeunes de l’UNC. Billy Kambale occupe la présidence, secondé par d’autres jeunes, dont un diplômé en géologie de l’Université de Kinshasa, Yves Mutombo, qui s’occupera du secteur des mines et énergie au sein du comité interfédéral.
Par Eric WEMBA