Dialogue : le Mlc dit non à Joseph Kabila

Mercredi 13 mai 2015 - 17:06

(KINSHASA)- Le Mlc s’oppose à un nouveau dialogue qui ouvrirait la voie au partage du pouvoir. Le bureau politique du Mouvement de Libération du Congo a transmis sa réponse à l’émissaire du chef de l’état où il a fait clairement savoir l’inopportunité d’un nouveau forum. Le parti de Bemba considère que le dialogue sous format des assises dans le contexte actuel n’est pas utile. ‘‘Qu’est-ce que va nous apporter ce nouveau dialogue’’, indique Eve Bazaiba, la secrétaire générale du Mlc. D’après elle, le temps est venu pour se focaliser aux élections. La résolution 2211 des Nations Unies recommande la tenue des élections crédibles et transparentes dans le délai constitutionnel, a précisé Eve Bazaiba. Le Mlc craint que de telles discussions ne conduisent le pays au glissement. Le président Kabila, après les concertations, avait pris l’engagement de respecter la constitution. D’ailleurs, c’était la première recommandation de ces travaux, a rappelé Maitre Alexis Lenga wa Lenga, le président du groupe Mlc à l’assemblée nationale. Eve Bazaiba s’indigne que les concertations nationales auxquelles son parti avait pris part, n’aient produit aucun résultat en termes de décrispation politique. Au finish, les prisonniers politiques sont toujours écroués à Makala et à Ndolo.

En plus, l’amnistie exigée a été sélective, déplore Bazaiba. Les médias proches de l’opposition sont toujours fermés. Le parti de Bemba décrit un tableau sombre de son rapprochement avec le pouvoir. Aux concertations, il avait été demandé au gouvernement, dans le lot des 700 recommandations, d’apporter son soutien aux détenus congolais présentement à la Cour pénale internationale. Mais Kinshasa n’avait pas hésité d’arrêter et transférer le député Fidel Babala, l’un des proches de Bemba et secrétaire général adjoint du Mlc, à la cour pénale internationale pour l’affaire de subornation des témoins dans le procès opposant le procureur de la CPI au leader du Mlc. Outre ce grief, le Mlc reproche surtout à Kabila d’avoir débauché ses hauts cadres sans consulter officiellement la direction politique.

Aujourd’hui, Thomas Luhaka, Germain Kambinga et Omer Egwake se retrouvent au gouvernement sans l’aval du parti et de Jean Pierre Bemba. D’ailleurs, les trois ont été virés et Luhaka a été remplacé par Bazaiba. Les extrémistes du Mlc qui n’ont jamais pardonné à Kabila d’avoir trainé Bemba à la CPI, ont pris leur revanche. Ils refusent tout schéma qui peut donner même une minute à l’actuel président de rester au pouvoir après 2016. En conclusion, Eve Bazaiba insiste que son parti attend du président Kabila, de sa famille politique et de la commission électorale nationale indépendante la tenue des élections crédibles, démocratiques et transparentes. Pour le Mlc, il faut discuter dans le sens d’améliorer le processus électoral en cours pour éviter de commettre les erreurs décriées par le passé. Après la tentative de retoucher la constitution et la loi électorale, le plan Kabila-Kalev pour glisser ensemble avec l’opposition, connait déjà un premier rêver.