Dialogue : Le PGR F. Kabange Numbi pour le respect de la constitution mais menaçant sur l’article 64

Mercredi 2 décembre 2015 - 16:26

Signe que la RDC traverse une crise politique aigüe, le procureur général de la République (PGR), Flory Kabange Numbi, vient de s’inviter dans le débat politique qui fait rage dans la classe politique et la société civile. Au cours d’une conférence de presse tenue le mercredi 2 décembre 2015  dans son cabinet, le PGR estime que les dernières déclarations politiques sur l’application de l’article 64 de la constitution risquent d’embraser le pays. L’Eglise catholique, le G7, la Dynamique de l’Opposition (UNC, MLC) l’ont clairement brandi pour barrer la route à toute modification de la Constitution. Visiblement le PGR n’a pas apprécié. Le PGR menace ceux qui conspireraient contre le renversement de l’ordre constitutionnel.  L’Eglise comme l’Opposition n’ont fait allusion qu’à l’article 64 dans son alinéa 1. Le PGR lui est allé dans l même article mais à l’alinéa 2.  Personne jusque-là n’a dit vouloir renverser le régime. La principale revendication est le respect de la constitution au besoin en appliquant l’article 64 dans son alinéa premier. Le PGR a cependant envoyé un signal encourageant lorsqu’il déclare que le dialogue ne peut en aucun cas être une occasion pour violer la constitution. En le disant, est-ce une façon de sauver le chef de l’Etat, Joseph Kabila, accusé par l’Opposition de vouloir violer intentionnellement la constitution à cause d’un passage, fort controversé de son discours, qui fait allusion au changement du mode de scrutin.

Curieuse tout de même cette sortie médiatique du PGR qui est resté longtemps muet face au complot contre la constitution orchestré par certains cadres de la Majorité présidentielle (MP). Mais la où le PGR s’est trahi c’est lorsqu’il  met en garde contre toutes les déclarations qui troublent l’ordre public. Il joue à l’équilibriste. Mais ceux qui le mettent en difficulté, c’est la MP, si son attachement à la constitution (MP) était sans équivoque on en serait pas là. La répression va-t-elle s’organiser maintenant ? Il faut dire qu’elle est coûteuse surtout en cette période de vache maigre. La RDC est vraiment sur une pente glissante. Il est temps que les dirigeants se ressaisissent. Le Burkina-Faso est un modèle.