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La République Démocratique du Congo, patrimoine commun de tous les co-propriétaires, traverse une mauvaise passe. Qu’on se le dise.
En effet, il ne fait l’ombre d’aucun doute que les Congolais, héritiers à part entière de la co-propriété à eux léguée par les Ancêtres, le Congo, 2.345.000 Km2 d’espace vital pour plus de 70 millions d’ayant-droits, ces co-propriétaires légitimes développent, jour après jour, un fort sentiment de frustration. Mis à l’écart d’une gestion qui s’est, au fil des années, avérée vaille que vaille de leur bien commun, les héritiers sont contraints de marcher sur la pointe des pieds avec, en face d’eux et marchant sur la plante de ses pieds, l’imposture qui s’octroie la plénitude de la jouissance de tous les droits issus de la succession, dans un rapport inacceptable de 1/1.000.000.
Les Congolais posent énormément des questions sur leur existence à ceux qui ont l’obligation d’y répondre clairement conformément au contrat passé entre eux et la Classe Politique, mais attendent toujours des réponses qui tardent à venir. Inconscience ou mépris? Marché de dupes, disent-ils aujourd’hui?
Le DIALOGUE « national », un tintamarre pour rien, le souverain primaire est-il tenté de croire, en ce que ce regroupement porte les traits de ressemblance avec les « Concertations aussi « nationales» qui n’ont offert qu’un épais écran de fumée, et dont l’unique fait marquant n’a été que l’ajout de quelques chaises à la table du banquet.
Le FORUM dont les assises sont en cours, dépourvu d’un contenu susceptible de faire vivre les Congolais par un espoir légitime, leur envoie, affirment-ils, des signaux de « du déjà vu et entendu ». Ce sont tout simplement des affaires, pour les uns et de la poudre aux yeux pour les autres, clament-ils aussi.
Les échanges qui n’échappent pas, du reste, à la superficialité dans laquelle le Personnel Politique Congolais s’est illustré lorsque le dépassement par l’emprisonnement des envies personnelles requis n’est jamais de mise, sont sujet à caution.
Le Peuple dont toute la classe Politique Congolaise se réclame se demande s’il n’y a pas moyen d’inviter ces nièmes retrouvailles des tendances à appeler son « élite» à descendre sur terre afin d’éviter, cette fois-ci, que le DIALOGUE « national» prenne la dimension d’un bricolage politique bas de gamme.
La République Démocratique du Congo se meurt. A ce stade de la vie de notre bien précieux, l’héritage inaliénable de notre progéniture, il serait criminel et assimilable à une haute trahison patriotique pour tout celui qui serait tenté de se poser en unité de mesure, puisse-t-il rêver d’être sorti de la cuisse de Jupiter; modestie oblige.
Que vaudraient les résolutions d’un Dialogue frelaté si ce n’est assombrir davantage un horizon déjà brouillé par les avatars des chasseurs de prime de tous bords ?
A tous ceux qui se targuent de tout connaître sur le Congo et les Congolais, ces derniers demandent que leurs éminences grises leur indiquent ce qu’ils doivent faire pour manger comme eux et vivre dans la dignité comme des êtres humains. A cette fin, la nature a, potentiellement, gâté les Congolais. Semences et intervenants gratuits : climat, faune, flore. La balle est dans le camp des dignes fils et filles du Congo « démocratique ».
Pour mémoire, il nous souvient qu’en 2014, un Diplomate européen, au cours d’une réception d’adieu qu’il avait organisée et à laquelle une substantielle poignée des Congolais avait été conviée, n’avait pu faire preuve de retenue. Donnant ses impressions sur son séjour de trois ans qu’il avait qualifié d’intéressant, il avait aussi déclaré qu’il rentrait dans son pays en laissant derrière lui en R.D.C. une République de la Gombe et le reste. Sujet de dissertation, sans doute.
Le reste dont avait parlé le diplomate attend, de droit, que la République de la Gombe fasse preuve de sa capacité à partager, de bon aloi, le bien commun.
Quant au Facilitateur du DIALOGUE, quelle que soit la forme ou le contenu de ces assises, il n’est pas partie prenante dans l’avenir de la République Démocratique du Congo. Il est rémunéré en fonction de la durée de son séjour et non du résultat.
Honoré KABENGELE MUZEMBA
«Héritier de la R.D.C.»