Dialogue politique : Où est passé Edem Kodjo ?

Lundi 7 mars 2016 - 11:55
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Attendue depuis plusieurs mois, la tenue du dialogue national dit inclusif souhaité par le chef de l’Etat, Joseph Kabila, semble devenir de plus en plus hypothétique. Sur terrain, les pro et anti-dialogue donnent l’impression d’être à court d’arguments.

 

Désigné par Nkosazana Dlamini Zuma, la présidente de la Commission de l’Union Africaine (UA), Edem Kodjo, l’ancien Premier ministre togolais donne les signes d’avoir échoué dans sa mission de rapprocher les anti et pro-dialogue. Depuis son retour de Bruxelles (Belgique) où il est allé rencontrer Etienne Tshisekedi, le président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le «médiateur» de l’UA est devenu aphone.

 

Adoubé par les acteurs politiques de la Majorité Présidentielle (MP), mais contesté par les animateurs de différentes structures de l’Opposition (Dynamique, G7, Front Citoyen...), Edem Kodjo semble avoir jeté l’éponge.

 

Le communiqué conjointement signé par les Nations Unies, l’Union Africaine, de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et l’Union Européenne n’a pas permis au diplomate togolais de rebondir.

 

Pas un nom de la part de Ban Ki-moon

Si les animateurs valident la désignation d’Edem Kodjo, ceux de l’Opposition, notamment Etienne Tshisekedi et ses alliés, avaient cru que Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations Unies atterrissait à Kinshasa avec le nom du médiateur tant réclamé par les opposants dans sa poche. Le diplomate sud-coréen est réparti de la capitale de la République Démocratique du Congo sans lâché un seul nom.

Et cela, même s’il a invité les acteurs politiques congolais à se mettre autour d’une même table afin «de se mettre d’accord sur des élections apaisées dans le respect du délai constitutionnel» .Pendant ce temps, la pression semble s’accentuer de la part de certains partenaires extérieurs de la RDC. Au cours de la semaine qui vient de s’achever, on a vu et entendu le ministre britannique de la Coopération, la ministre suédoise des Affaires étrangères et l’ambassadeur du Canada joué la même partition la tenue de l’élection présidentielle dans le délai. Du côté de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), on affirme tout haut que l’organisation de l’élection dans la limite prévue par la Constitution (le 27 novembre 2016) n’est pas possible. Pour soutenir sa démarche, le bureau de la centrale électorale indique que l’opération de l’enrôlement des majeurs pourrait prendre 16 mois. Cet argument ne passe pas du côté des acteurs de l’Opposition. Ces derniers accusent la CENI de servir de «caisse de résonance» à la Majorité Présidentielle.

 

« Une bonne date négociée»

Dans leur communiqué conjoint, les quatre organismes internationaux ci-haut cités avaient parlé de l’organisation de l’élection présidentielle à «une bonne date». Il semble que cette expression - une bonne date - pourrait accoucher un « glissement » de trois mois.

 

Il nous revient d’apprendre des sources généralement bien informées que des négociations secrètes seraient entreprises afin de se mettre d’accord sur une date pour la tenue de la présidentielle. «Si ces négociations aboutissent, la présidentielle prévue le 27 novembre 2016, pourra être renvoyée trois mois plus tard, c’est-à-dire le 27 février 2017», nous a confié un acteur politique de la MP qui a requis l’anonymat. Ce n’est pas dans ce cadre que certaines rumeurs avaient parlé, il y a quelques jours, des rencontres entre des acteurs politiques de la MP et de l’Opposition dans un bateau. Wait and see!

Par CN