Douze membres du Rassemblement condamnés par le TGI/Lubumbashi

Vendredi 2 septembre 2016 - 11:06
Image

La justice ne serait pas la même en RDC, quand on libère à Kinshasa et on emprisonne au Katanga pour des opinions politiques.

 

Le mercredi 31 août 2016, le tribunal de Grande instance de Lubumbashi a condamné 12 membres du Rassemblement des forces acquises au changement, à des peines allant de 6 mois à 7 ans de prison. Cela, pour avoir participé à une manifestation politique, le lundi 29 août 2016. Et, il en a acquitté six.

 

Cependant, le bourgmestre de la commune de la Kenya est condamné à cinq ans de prison, pour «rébellion», quand lui-même prétend qu’il demandait à la police de laisser les manifestants se réunir à l’intérieur de leur directoire, conformément à la lettre du maire de la ville de Lubumbashi.

 

Au cours de l’audience, les inculpés ont récusé les juges et exigé qu’ils soient assistés par des avocats de leur choix. Le tribunal n’a pas accédé à leur demande et les a condamnés aux peines suivantes : Mme Tshola Kanday Agniece, condamnée à 6 mois de prison ; Zongwe Kiluba, condamné à 2 ans de prison; Lyonde Mateso Patrick, bourgmestre de la commune de Kenya, condamné à 5 ans de prison. Il est membre du Front social des indépendants républicains (FSIR) dirigé par M. Cherubin Okende qui a annoncé le samedi 27 août 2016, sa démission de la Majorité présidentielle.

 

UN MINEUR D’ÂGE PARMI LES PREVENUS

Il y a aussi Kasongo Kabamba Denis, membre de I’UDPS, condamné à 5 ans de prison ; Tshiswaka Mbuyi Christian, membre de l’UDPS, condamné à 5 ans de prison ; Nkuba Mukinayi, membre de l’UDPS, condamné à 5 ans de prison ; Mukupa Denis, condamné à 5 ans de prison Kasongo Mwamba André (Rasta), condamné à 5 ans de prison ; Kayembe Kisimba Elie, condamné à 5 ans de prison; Mpoyi Milenda, condamné à 5 ans de prison ; Mukanda Salumu, membre de l’UDPS, condamné à 7 ans de prison ; Irung Kongal Pitchou, condamné à 7 ans de prison. Il convient de signaler, parmi les manifestants du 29 août 2016, la présence d’un mineur d’âge répondant au nom de Mbuliya Kanda qui n’est pas encore présenté devant le juge.

 

Le 30 août 2016, le professeur Huit Mulongo Bampeta, ancien directeur de cabinet de l’ancien gouverneur de la province du Katanga Moïse Katumbi, a été condamné, par le tribunal militaire de garnison de Lubumbashi, à 3 ans de prison.

 

Les chercheurs du Projet d’application des droits civils et politiques (PAD-CIPO) de l’IRDH s’inquiètent de ce qui paraît être un changement de tactique du gouvernement de libérer des prisonniers politiques et d’opinion à Kinshasa et d’en emprisonner d’autres au Katanga. De ce tait, ils en appellent au facilitateur du dialogue politique, au groupe de diplomates qui le soutiennent ainsi qu’aux partis politiques d’exiger la fin des arrestations des manifestants politiques.

Par Donatien NGANDU MUPOMPA