Droits d’auteur : Affaire Me Liyolo contre Paulin Mukendi:halte au trafic d’influence !

Mercredi 12 août 2015 - 12:05

Pourquoi l’organisateur du trophée Muana Mboka mêle-t-il le nom de l’épouse du Chef de l’Etat à un conflit de droits d’auteur ?

L’opinion qui suit de près les démêlés judiciaires dans lesquels Paulin Mukendi, organisateur du trophée » Muana Mboka « , se retrouve pour avoir plagié une œuvre originelle de Me Liyolo, célèbre artiste sculpteur et professeur émérite à l’Académie des Beaux Arts, est scandalisée par les propos discourtois que le jeune opérateur culturel multiplie depuis quelques jours sur certaines chaines de télévision locales contre cet artiste congolais de renommée internationale.

Il va même jusqu’à user des appels de pieds en direction de certaines grandes personnalités du pays en les citant nommément. Paulin Mukendi voudrait ainsi justifier la faute grave qu’il a commise en exploitant depuis dix ans et de manière illégale une de nombreuses œuvres de Me Liyolo.

Ce plagiat, on le sait, a été dénoncé par l’artiste-sculpteur au cours d’un point de presse qu’il a tenu le 17 juillet dernier à l’Académie des Beaux Arts.

Et Me Alfred Liyolo avait, à cette occasion, fustigé le manque de sérieux de l’organisateur du trophée » Muana Mboka » qui, au lieu de lui reconnaître ses droits d’auteur, a préféré s’adresser à d’autres personnes et plagier l’œuvre de Me Liyolo pour une exploitation lucrative.

Après avoir tenté plusieurs fois de régler cette affaire à l’amiable sans succès, Me Liyolo s’est finalement vu dans l’obligation de saisir la justice pour défendre ses droits.

C’est ainsi que l’organisateur du trophée Muana Mboka a été cueilli le 30 juillet dernier par une équipe d’inspecteurs judiciaires et conduit manu militari au parquet de grande instance de la Kinshasa/Gombe pour être entendu.

Mais dès qu’il est arrivé au Palais de la Justice, Paulin Mukendi a prétendu souffrir subitement d’un malaise cardiaque. Ainsi, il a sollicité et obtenu l’autorisation d’aller se faire soigner tout en promettant de se présenter au parquet le lundi 03 août.

Au lieu de se présenter comme promis, le prévenu a brillé par son absence au Palais de la Justice. A la grande surprise, le chroniqueur de musique devenu organisateur d’un trophée a organisé une conférence de presse entouré de ses avocats. Sortie médiatique au cours de laquelle Paulin Mukendi niera tout, traitant même le professeur Alfred Liyolo de menteur !

Il faut être né de la dernière pluie pour cracher ainsi sur une personnalité scientifique dont le renom fait la fierté de la République Démocratique du Congo à travers le monde.

A moins qu’il s’agisse de régler des comptes à un des membres du nouveau Conseil d’Administration élu de la SOCODA (Société congolaise de Droits d’auteurs et de droits voisins), structure où Paulin Mukendi s’était autoproclamé PCA. Pourtant, le ministère de la Culture et des Arts avait, en sa qualité d’autorité de tutelle, déjà installé Jacques Mondonga comme PCA en attendant l’adoption de nouveaux statuts de la SOCODA et l’organisation d’une Assemblée élective.

Heureusement, l’ordre a été vite rétabli par l’Assemblée Générale extraordinaire et élective qui vient de doter la SOCODA d’un Conseil d’Administration élu dirigé par Verckys Kiamwangana Mateta et dont Me Liyolo est l’un des 13 membres. .

Au moment où la SOCODA vient de repartir sur des bases saines et solides, il est inadmissible que le nom de la Première Dame du pays, la très respectée Olive Lembe Kabila, soit mêlée à un conflit de droit d’auteur. Le faire comme semble s’y complaire l’organisateur du trophée Muana Mboka, c’est verser dans un trafic d’influence. Cela dit, l’affaire étant déjà présentée devant la justice, c’est donc à celle-ci de dire le droit et de trancher.

Pour rappel, le droit définit la contrefaçon comme une » violation d’un droit de propriété intellectuelle par le fait de reproduire ou d’imiter quelque chose sans en avoir le droit ou par le fait d’affirmer ou de laisser présumer que la copie est authentique « .

Et selon l’article 96 de l’Ordonnance-loi N° 86 – 033 du 5 avril 1986 portant protection des droits d’auteurs et des droits voisins, la contrefaçon est punie d’une servitude pénale allant d’un mois à un an et d’une forte amende en FC.

Par DMK

 

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