EN MARGE DE SA REVUE A MI-PARCOURS LA BAD SIGNE TROIS PROTOCOLES DE DONS DE 12 MILLIONS US AVEC LA RDC

Mardi 15 septembre 2015 - 07:01

Le ministre des Finances, Henri Yav Mulang, et le Représentant Résident de la Banque africaine de développement (BAD), Sylvain Maliko, ont conclu lundi 14 septembre à Kinshasa, trois protocoles de dons d’un montant de 12 millions 280 mille dollars.

Appréciée à sa juste valeur par le ministre congolais des Finances, cette ligne de financement servira à appuyer les actions du Gouvernement dans les domaines de la statistique, de l’agriculture/pêche, et des ressources hydrauliques.
Ces trois protocoles de dons ont été signés en marge de l’atelier de la Revue à mi-parcours du Document de stratégie pays 2013-2017 et de performance du Portefeuille de la BAD en RDC.
Lire ci-dessous l’intégralité des discours du ministre des Finances de la RDC et du Représentant Résident de la BAD en RDC, à l’ouverture dudit atelier. Didier KEBONGO

DISCOURS DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE MINISTRE DES FINANCES A L’OUVERTURE DE L’ATELIER RELATIF A LA REVUE DU DOCUMENT DE STRATEGIE PAYS ET DE LA PERFORMANCE DU PORTEFEUILLE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT EN RDC

Excellences Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement et chers Collègues,
Monsieur le Représentant Résident de la Banque africaine de développement en RDC,
Mesdames et Messieurs les représentants des Bailleurs des Fonds et Partenaires techniques et financiers au développement,
Mesdames et Messieurs les Secrétaires Généraux,
Messieurs les Coordonnateurs des Agences d’exécution des projets financés par la Banque mondiale,
Mesdames et Messieurs les représentants de la société civile, de la jeunesse et des groupements des femmes,
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,

Un peu plus de deux ans et demi après l’approbation par le Conseil d’Administration de la Banque Africaine de Développement du Document de Stratégie Pays pour la RDC couvrant la période 2013 à 2017, nous voici réunis ce jour ici pour procéder à l’évaluation du chemin parcouru dans l’application de cette stratégie et donc dans la réalisation des projets de développement prévus.
Laissez-moi, à cet effet, en ma qualité de Gouverneur pays de la Banque, vous souhaiter la bienvenue en ce lieu et en même temps vous remercier d’avoir accepté de rehausser de votre présence le lancement des travaux de la revue du Document de Stratégie pays et de la revue de la performance du portefeuille de la Banque Africaine de Développement en RDC, Pour rappel, ce document de stratégie a été élaboré après des consultations organisées auprès tant de différentes Institutions politiques du pays que de représentants des forces vives de la Nation, sur les principales actions de développement susceptibles d’être soumises au financement de la Banque Africaine de Développement.
La stratégie ainsi retenue reposait sur deux piliers majeurs, à savoir, d’une part, les infrastructures de base et d’autre part, le renforcement des capacités institutionnelles de l’Etat en vue de Lui permettre de jouer son rôle de régulateur de la vie sociale.
Convenue de .commun accord entre la Banque et le Gouvernement, la mise en œuvre de cette stratégie devait concerner particulièrement la région centre du pays, en l’occurrence les 2 provinces du Kasaï, avant démembrement.
La revue de ce document de stratégie constitue donc un exercice dans la tradition de la Banque, consistant en une évaluation par toutes les parties prenantes à son élaboration de l’exécution de différentes actions prévues en vue de cerner, à mi-parcours, ce qui a marché et ce qui ne l’a pas été et de relever les points forts et les points faibles dans l’application de la stratégie arrêtée.
Le but poursuivi par ce travail est de pouvoir, si nécessaire, rectifier de commun accord le tir pour la période qui reste ; autrement dit, de s’accorder sur les projets à aligner sur la période restant jusqu’en 2017 et tirer les leçons des faiblesses constatées dans l’exécution des projets au cours de la période sous revue afin d’en améliorer la gestion.
En effet, ma préoccupation, en tant que Gouverneur pays, est de voir tous ces apports financiers, sous forme des dons ou des prêts, de la Banque à notre Pays produire des résultats tangibles et durables pour le bien-être de la population. Pour revenir aux différents axes de la stratégie sous revue, je souhaite que les deux principaux piliers retenus au départ, à savoir les infrastructures et le renforcement des capacités institutionnelles de l’Etat, soient maintenus, mais qu’une attention particulière soit également accordée au développement du secteur agricole, à la question de l’énergie ainsi qu’à l’appui au secteur privé en général et au soutien aux PME/PMI en particulier.
S’agissant des infrastructures, priorité devra continuer à être accordée à celles relatives aux voies de communication favorisant l’intégration nationale par voie routière, comme c’est le cas de l’aménagement progressif de la Nationale N°1 devant relier les provinces du Kongo Centrai, de Kinshasa, de Bandundu, de deux ex-Kasaï et du Katanga.
Le renforcement des capacités institutionnelles de l’Etat passe notamment par la poursuite de l’appui aux réformes des finances publiques, visant une mobilisation plus accrue des recettes publiques internes et une plus grande transparence dans leur utilisation au profit du développement du pays.
J’attends dans ce domaine que soient aussi développées les capacités de notre pays dans la production des statistiques fiables en matière économique. Par ailleurs, la République Démocratique du Congo et Son Chef de l’Etat, Son Excellence Joseph KABILA KABANGE, accordent une importance particulière au développement du secteur agricole, fondement de la diversification de son économie et levier d’une croissance durable et inclusive.
Les apports de la Banque Africaine de Développement dans ce secteur seront toujours appréciés.
Dans le secteur de l’énergie, le financement de la construction de microcentrales identifiées dans la zone centre ou pouvant alimenter cette partie du pays devrait permettre une amélioration de la desserte en électricité et impacter positivement sur les conditions de. vie de la population de cette zone et pourquoi pas des pays limitrophes. Enfin, l’appui au secteur privé, en général, considéré partout comme moteur du développement économique, et le soutien aux PME/FMI, notamment celles initiées par les femmes et les jeunes, assurerait une croissance plus inclusive et durable de notre économie.

Excellences, Mesdames et Messieurs, Distingués invités,
La revue du document de stratégie pays dont je viens de rappeler les principaux axes implique une évaluation de la performance du portefeuille. L’objectif est de pouvoir s’assurer de la qualité des projets dont l’appréciation repose sur les résultats, délivrés dans le délai et avec un impact sur le vécu de nos populations.
Lors de l’évaluation qui va être faite au cours de ces travaux, avec en prime la restitution par la Banque des conclusions des concertations qu’elle a initiées auprès de mêmes parties prenantes à l’élaboration de ce document, je reste ouvert et flexible à toutes les propositions d’ajustements de la stratégie initiale dans le sens d’en améliorer l’efficacité.
Du côté du Gouvernement, en générai, et de celui du Ministère des Finances, en particulier, tout sera mis en œuvre pour accélérer le processus de ratification de différents accords des prêts déjà signés et permettre ainsi la mise en vigueur effective des projets.
Je pense notamment ici au projet d’appui au développement du secteur privé d’un montant de Quarante Cinq Millions USD, signé récemment entre le Gouvernement et la Banque, dont les opérateurs économiques privés, la jeunesse et les fédérations féminines attendent avec impatience la mise en œuvre.
Dans le même-ordre d’idées, je souhaite que s’accélère la préparation du projet relatif à l’entreprenariat des jeunes dans l’Agriculture et l’Agribusiness, prévu pour être financé à hauteur de Trente Cinq millions USD.
En tout état de cause, il y a lieu de retenir que le Gouvernement est en train de finaliser le plan national stratégique de développement qui va remplacer le DSCRP II, arrivant à terme le 31 décembre 2015.
Ce Plan national aura le mérite de recenser et d’actualiser Ses différents axes de la stratégie nationale du développement dans tous les secteurs socioéconomiques.
Avant de terminer, je voudrais, Mesdames, Messieurs rappeler l’obligation qui m’incombe, en tant que responsable du partenariat financier avec la Banque de nous assurer que chaque dollar dépensé au titre d’un projet contribue au bien être de la population et apporte un changement substantiel sur son vécu quotidien.
C’est la raison pour laquelle, je veillerai à ce que ni les échéances électorales, ni le découpage territorial n’impactent négativement la mise en œuvre du Document de Stratégie sur la période restante.
Pour y arriver, chaque partie prenante à l’application de cette stratégie devra respecter certains principes dans son intervention.
Ainsi :
o le Gouvernement devra :
- s’approprier les projets dans toutes leurs phases depuis l’identification, la formulation, et la mise en œuvre ;
- respecter les déclarations de Paris en logeant les fonds du projet dans les structures pérennes ;
- remplir les conditions de mise en vigueur et de premier décaissement ;
- Disposer des mécanismes et des cellules de contrôle, de supervision, d’assistance technique et de renforcement "des capacités.
o les Bailleurs des fonds, quant à eux auront à :
- simplifier certaines conditions de mise en vigueur et de premier décaissement ;
- examiner avec célérité les demandes de non objection introduites par les Agences ;
- examiner tout aussi rapidement les demandes de retrait des fonds (DRF) ;
- apporter l’assistance technique nécessaire au moment opportun.
o les Coordonnateurs des Agences, enfin, devront :
- disposer des outils de gestion efficaces et modernes pour mettre en œuvre les projets ;
- anticiper certaines actions, telle que la passation des marchés, et éviter des retards ;
- veiller à la bonne gouvernance, en évitant des dépenses inéligibles ;
- accroître le taux de décaissement en vue d’atteindre les résultats escomptés.
Mesdames, Messieurs, Distingués Invités,
Vous aurez compris à travers ce rappel J’importance que le Gouvernement accorde aux présents travaux dont les conclusions devront nous indiquer clairement si deux ans et demi après, la mise en œuvre de la stratégie de développement arrêtée de commun accord en 2013 avec la Banque Africaine de Développement est en bonne voie ; autrement dit, si des résultats significatifs ont été réalisés et si ces résultats correspondent aux montants décaissés.
La finalité de l’exercice auquel on va se livrer lors de cette revue demeure l’évaluation du niveau de réalisation des objectifs fixés pour savoir si on est sur la bonne voie et dans le cas contraire, proposer des ajustements requis.
Je m’en vais terminer ce mot introductif par l’annonce d’une bonne nouvelle pour notre Pays, à savoir la signature, en marge de cet atelier, de 3 protocoles d’accords entre la RDC et la Banque Africaine de Développement II s’agit :
- du projet pour la gestion intégrée des pêcheurs et des ressources en eau dans les lacs Edouard et Albert (LEAF II) pour un montant de 6 millions d’UC, équivalant à 9 millions d’USD ;
- du projet relatif au questionnaire unifié à des indicateurs de base du bien-être social, en sigle (QUIBB) pour un montant de un million deux cent cinquante-cinq mille cinq cent vingt UC, équivalant à un million huit cent quatre-vingt-trois mille quatre-vingt USD ;
- et du projet d’élaboration du Schéma Directeur pour la Gestion Intégrée des Eaux Urbaines (GIEU) de la ville de Kinshasa et de !’ étude de faisabilité de la desserte en eau potable de Kinshasa-Ouest pour un montant de un million huit cent septante cinq mille euros.
C’est sur cette bonne nouvelle que je déclare ouverts les travaux de la revue du Document de Stratégie Pays et de revue de performance du portefeuille des projets financés par la Banque Africaine de Développement en RDC.
Je vous remercie de votre aimable attention.

ALLOCUTION DE MONSIEUR MALIKO SYLVAIN, REPRESENTANT RESIDENT

Excellence Monsieur le Ministre des Finances,
Excellence Monsieur le Ministre du Plan et Révolution de la Modernité,
Excellence Monsieur le Ministre de l’environnement et développement durable,
Excellence Monsieur le Ministre de l’énergie et Ressources Hydrauliques, Distingués Invités, Mesdames et Messieurs,
En 2013, après de riches échanges avec la partie nationale, une délégation du Groupe de la Banque Africaine de Développement concluait avec le Gouvernement, le processus des consultations nationales en République Démocratique du Congo, par l’adoption du Document de Stratégie Pays devant servir de cadre de référence pour notre coopération sur la période 2013-2017.
C’est généralement un moment solennel et important car il s’agit d’un moment d’engagement et de reconnaissance réciproques des efforts investis dans le dialogue de politique entre acteurs étatiques et acteurs non étatiques.
Deux années et demi se sont écoulées, et nous en sommes rendus à une autre étape toute aussi importante. Celle de la revue à mi-parcours de la mise en œuvre de cette stratégie. C’est donc une heureuse occasion pour faire le point des pas posés en direction des objectifs que nous nous sommes fixés.
La présence des hautes personnalités de la République à cet atelier, témoigne de tout l’intérêt que les acteurs du développement de la République Démocratique du Congo accordent à notre coopération.
Pour cela, permettez-moi, distingués invités, de vous exprimer, au nom du Président du Groupe de la Banque Africaine de Développement, Mr. AKINWUMI Adeyeji ADESINA, toute notre reconnaissance pour vos encouragements et soutien aux activités du Groupe de la Banque Africaine de Développement, en République Démocratique du Congo.
Ces remerciements vont en premier à Son Excellence M. Henri YAV MULANG Gouverneur de la Banque pour la République Démocratique du Congo et à travers lui, tous ses collègues, membres du Gouvernement, pour le soutien constant qu’ils ont su nous apporter, pour les orientations et la facilitation de la mise en œuvre de notre programme de coopération.
Ces remerciements vont aussi à l’ensemble des autres acteurs étatiques et non étatiques, constamment sollicités dans le cadre de ce dialogue ouvert et participatif. Leurs contributions ont renforcé nos travaux et permis de nous donner des assurances par rapport aux choix stratégiques conjointement identifiés.
Le présent atelier est, comme je l’indiquais, l’aboutissement d’un processus de consultations soutenues avec la partie étatique, les partenaires au développement, les opérateurs du secteur privé, et les représentants de la société civile. Il nous permet de vous exposer les résultats à mi-parcours de la mise en œuvre de la stratégie de la Banque en R.D.C., mais il nous donne aussi l’occasion d’évaluer la performance des opérations exécutées dans le pays, de tirer des enseignements de nos pratiques, et enfin d’identifier les facteurs sur lesquels nous devons ensemble agir, pour plus de pertinence et d’efficacité.
Il nous prépare également, déjà, à la réflexion sur les grandes orientations du prochain cycle des consultations en vue de l’ébauche du prochain cadre de référence des opérations de la Banque en R.D.C., pour la période 2018-2022.
De ce point de vue, je souhaite vous assurer de la cohérence entre les objectifs du Plan National Stratégique de Développement pour la RDC (2017-2021) en cours de préparation, et ceux de la Stratégie Globale de la Banque pour l’Afrique (2013-2022). Cette cohérence nous permet de mieux situer les efforts de développement de la R.D.C. dans ce processus d’intégration régionale où les contributions de la R.D.C., de par ses potentialités et sa position géographique dans le continent, sont fortement encouragées.
Ces objectifs qui visent une croissance forte, inclusive, destinée à transformer totalement l’économie africaine, doivent assurer une transition graduelle vers une croissance verte. Le Président de la Banque, à l’occasion de son investiture le 1er Septembre 2015 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, a décliné les priorités de son plan d’action au cours des 5 prochaines années : Energie, Agriculture, Intégration Régionale, Secteur privé et capital humain.

Excellence Messieurs les Ministres, Distingués Invités, Mesdames et Messieurs,
Avant de clore mon propos, j’ai le plaisir de vous annoncer qu’au cours de cet atelier, nous procéderons à la signature de trois protocoles de dons d’un montant total de Smillions 750 mille Unités de Compte, soit environ 12 millions 280 mille dollars américains au taux courant.
Ces ressources serviront à appuyer les actions du Gouvernement dans les domaines de la statistique, de l’agriculture/pêche, et des ressources hydrauliques. Il s’agit plus précisément des projets suivants :
1) Projet d’appui à l’enquête de type " Questionnaire unifié à indicateurs de base du bien-être " (Quibb).
2) Projet pour la gestion intégrée des pêcheries et des ressources en eau des lacs Edouard et Albert (LEAF II).
3) Projet d’élaboration du schéma directeur pour gestion intégrée des eaux urbaine (GIEU) de la ville de Kinshasa et étude de faisabilité de la desserte en eau potable de Kinshasa-Ouest.
Les résultats attendus de ces trois opérations devront se traduire par :
o La production de données récentes sur les indicateurs et les cibles des OMD, qui permettront de renseigner l’état des OMD en RDC à l’échéance 2015, d’évaluer les progrès enregistrés entre 1990 et 2015, et de proposer des pistes pour les actions à mener ;
o La création d’emplois, l’amélioration des revenus, la sécurisation des pêcheries, la préservation de la cohésion sociale, l’amélioration de la gestion conjointe des ressources halieutiques et hydriques en faveur des populations riveraines des Lac Albert et Edouard, et le renforcement de la coopération économique dans la Région des Grands Lacs ;
o La mobilisation des ressources pour la fourniture des services viables et durables d’Alimentation en Eau Potable dans la ville de Kinshasa et dans la Région Ouest de la RDC.
Nous voudrions donc saisir cette occasion, pour féliciter toutes les équipes techniques de l’Administration congolaise et de la Banque pour leurs engagements et efforts, ayant permis l’instruction de ces trois projets. Nous saluons également la franche collaboration et l’implication effective de tous les partenaires techniques et financiers, les organisations de la société civile et toutes les parties prenantes, qui ont contribué à l’aboutissement de ce long exercice participatif de préparation de ces projets.
Comme d’habitude, la Banque Africaine de Développement s’emploiera de son mieux à faciliter la bonne mise en œuvre des projets en cours ou à venir. Elle sait également compter sur la collaboration des acteurs nationaux devant agir en première ligne, dans l’exécution de ces projets, qui répondent à des besoins sociaux et de développement urgents.
Enfin, au nom du Groupe de la Banque, je souhaite exprimer notre vive reconnaissance à l’endroit du Gouvernement de la République Démocratique du Congo, pour l’engagement, l’esprit de partenariat et de consensus qui ont toujours prévalu dans nos relations.
La Banque Africaine de Développement, principale Institution de financement du développement en Afrique, sera toujours à vos côtés, pour continuer de promouvoir le bien-être des populations congolaises et le développement économique et social du pays.
Je vous remercie de votre bien aimable attention.