Enjeux hydrauliques dans le bassin du Congo : La guerre des eaux, l’ICREDES semble en être certain

Lundi 10 novembre 2014 - 14:02

Institut congolais de recherche en développement et étude scientifique –ICREDES- a organisé une conférence-débat sur les enjeux de l’eau dans le bassin du Congo, samedi 8 novembre 2014, à l’église Notre dame de Fatima, dans la commune de la Gombe. Plusieurs intervenants se sont succédés, à savoir : les professeurs Théophile Obenga et Kasongo Numbi et Achille Bondo. Selon le professeur Kasongo Numbi, il y aura guerre des eaux si la RD-Congo ne présente pas des arguments scientifiques pour appuyer son refus de transférer les eaux du Bassin du Congo vers le Bassin du Tchad.

Scientifiques et chercheurs RD-congolais se sont retrouvés, samedi 08 novembre 2014 à Notre dame de Fatima, dans le cadre de la conférence-débat organisée par l’Institut congolais de recherche en développement et étude scientifique –ICREDES. Dans son intervention, le professeur Théophile Obenga a circonscrit le Bassin du Congo est un puissant et dynamique. Il s’étale sur 11 pays, à savoir : la République centre africaine, l’Angola, le Congo, la Zambie, la Tanzanie, le Cameroun, le Gabon, le Burundi, la RD-Congo et le Rwanda », a-t-il souligné. Et de renchérir : « le Bassin du Congo est riche du point de vue biodiversité. Il contient plus de 100 espèces des mammifères, 1300 espèces d’oiseaux, 400 reptiles, 20 000 espèces de plantes, 900 espèces de papillons et autres ».

Le professeur Théophile Obenga a fait savoir que les ressources en eau est d’une grande importance parce que les transports fluviaux sont économiquement rentables du fait que le coup est 10 fois moins par rapport à d’autres moyens de transports. A son tour, le professeur Kasongo Numbi a fait l’état de lieu de la commission du Lac Tchad en épinglant la problématique des études de faisabilité sur le Bassin du Congo. « Le projet consiste à transférer 100m² par seconde du Bassin du Congo vers le Tchad ; puis de construire un barrage multifonctionnel pour alimenter l’Ubangi, une parties de la RD-Congo et du Congo-Brazza. Ce projet n’aura pas d’incidences négatives sur le Bassin du Congo », a-t-il signalé tout en appelant le gouvernement RD-congolais à réaliser ses études de faisabilité sur ce dossier du transfert. « Si la RD-Congo ne présente pas des raisons scientifiques motivant son refus de transférer les eaux de l’Ubangi, il risque d’avoir une guerre des eaux entre la RD-Congo et d’autres pays du bassin du Lac Tchad et même ceux du Bassin du Congo qui ont donné leur accords pour la réalisation de ce projet. La RD-Congo semble rejeter ce projet sans pour autant chercher à connaître ses avantages ou inconvénients. Nous demandons au gouvernement RD-congolais de financer ses experts en vue d’une étude nationale sur ce dossier », a-t-il conclu. Achille Bondo a articulé ses propos autour des enjeux de l’exploitation d’énergie hydroélectrique. Ce scientifique pense que la RD-Congo peut bien se développer en exploitant les potentielles énergiques de ses eaux. « Elle peut faire de la RD-Congo, un géant africain d’ici 2050. Dommage que le pays n’exploite pas à bon escient cette potentialité », a regretté ce membre de l’ICREDES. Le député Thomas Lokondo a, pour sa part, invité le gouvernement à organiser un débat national scientifique sur cette question de transfert des eaux RD-Congolaises vers le Lac Tchad.

Mymye MANDA