A en juger par l’agitation voire la nervosité qui s’empare du landerneau politico- diplomatique kinois, on se croirait au crépuscule d’un régime. Le duel verbal - à fleuret moucheté- entre certains missi dominici et Kinshasa fait même penser au jeu de ping pong diplomatique de la fin des années Mobutu. A cette pression " amicale ? " s’ajoute le réveil soudain de toutes les oppositions et de toutes les sociétés civiles. Comme au soir du règne du Maréchal-président.
Pourtant, le contexte n’est plus le même. D’abord, le quinquennat Kabila court jusque fin 2016. Au plan calendaire, le Raïs rd congolais est au bon milieu de son mandat. Le procès enclenché contre Joseph Kabila paraît donc trop précoce pour être dénué d’agenda caché. Ensuite, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, Kabila fils n’est pas Mobutu. Sauf à se moquer de l’Histoire. Enfin, dans ce Congo pluriel où ceux qui crient fort ne sont pas toujours majoritaires dans le pays profond, pas sûr que le manichéisme réducteur entre un camp du bien et une constellation des forces du mal soit encore de saison. En plus termes, ceux qui ont voix au chapitre ou qui ont les faveurs des salons douillets de la Gombe ne sont pas forcément représentatifs du pays réel.
Reste qu’il appartient au pouvoir rd congolais de ne pas investir et s’investir dans la polémique ambiante. Au risque de se tromper de priorités. Au risque aussi de prêter le flanc à ceux qui espèrent voir le Régime se mettre à dos certains partenaires extérieurs. Kinshasa qui, justement sous le leadership du Président Kabila, a réussi son grand retour sur la scène internationale, n’a aucun intérêt à se fâcher contre certains majors de la "Communauté internationale ".
Le principal pour la Majorité au pouvoir, c’est de répondre aux attentes des Congolais. Lesquelles se déclinent en des termes archi connus. Car dans un peu plus de deux ans, Joseph Kabila aura à rendre compte de son quinquennat. Exit alors des chamailleries crépusculaires. J. NAWEJ