S’achemine-t-on vers le dénouement de la crise diplomatique entre la RD-Congo et le Sénégal d’une part et d’autre part entre la RD-Congo et le Burkina-Faso ? Crise née après que les citoyens de ses deux Etats (notamment le sénégalais Fadel Baro et le burkinabé Oscibi Johan) aient été arrêtés par les services de sécurité de la RD-Congo le weekend passé dans la Commune de Masina à l’est de Kinshasa. Ces activistes africains de droits de l’homme membres de « Y en a marre » et « Balai citoyen »viennent d’être déclarés persona non grata par le gouvernement de la RD-Congo. Leur expulsion est entendue dans les heures qui suivent. C’est-ce que vient d’annoncer, au cours d’une conférence de presse, ce mercredi 18 mars le porte-parole du gouvernement Lambert Mende. Interviewé par RFI, le ministre de la Communication et des Médias a dit que « les étrangers ne peuvent pas faire de la politique en RD-Congo».
Selon Mende, ces activistes incitaient à la révolte la jeunesse congolaise. Une accusation grave qui mérite que ces activistes africains soient en principe déférer devant la Justice congolaise. Mais on n’en arrivera pas là à cause de la pression diplomatique qu’a subie Kinshasa notamment de la part du président sénégalais Macky Sall dont le travail d’éveil citoyen de « Y en a marre » a permis l’alternance dans son pays. La pression diplomatique a fini par convaincre Kabila d’opter pour une expulsion plutôt que pour un procès. Si les activistes sénégalais et Burkinabé s’en sortent bien, il n’en est pas le cas de leurs compères congolais qui demeurent en détention et sur qui pèsent de lourdes charges : notamment celle de haute trahison, un des crimes les plus graves dans le droit pénal rd-congolais.