«Des milliers d'enfants de par le monde continuent à être utilisés comme soldats et à connaître les horreurs de la guerre. Au lieu d'avoir une enfance bercée de tranquillité et de joie, ponctuée de leçons et de jeux, les
enfants sont bien trop souvent les premières victimes des conflits armés au cours desquels ils suivent des entraînements, sont contraints à tuer, violer, piller et à s'atteler à de durs labeurs physiques. Leur traumatisme devrait peser lourd sur notre conscience collective et nous ne pouvons continuer à l'ignorer.
Le quotidien de ces enfants, garçons et filles, est tout aussi consternant que choquant. Ils sont envoyés
dans des zones de combat où ils doivent lutter pour leur survie, au risque souvent de connaître une mort
violente ; ils sont contraints d'assister à des actes innommables ou d'en commettre à l'encontre d'autres
personnes, de militaires ou de civils, d'hommes, de femmes ou d'enfants, et parfois même contre des
membres de leur propre famille. Ils peuvent être confrontés à des violences sexuelles horribles et en être
victimes. Au regard du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), le Procureur de cette institution
a pour mission d'enquêter sur le crime de génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité –crimes qui heurtent la conscience humaine – et de poursuivre leurs auteurs. La conscription, l'enrôlement et
l'utilisation d'enfants soldats figurent parmi les crimes les plus répréhensibles visés par le Statut de Rome.
La conscription dans des forces ou des groupes armés d'enfants âgés de moins de 15 ans ne saurait être légalement reconnue par le Statut de Rome, pas plus que leur enrôlement de gré ou de force dans ces groupes. Ceux qui recrutent des enfants ou les utilisent aux fins de les faire participer à des hostilités commettent des crimes très graves et doivent rendre des comptes. Le droit doit constituer un pilier essentiel dans le cadre de la protection de tous les enfants dans les zones de conflit. À l'occasion de la journée internationale contre l'utilisation des enfants soldats, il faut, à l'échelle mondiale et pour tous nos enfants, renouveler notre engagement collectif à empêcher ces crimes et à mettre un terme à l'impunité de leurs auteurs.
Il s'agit non seulement d'un impératif moral et d'une obligation juridique reconnue par le Statut de Rome,
mais aussi d'une nécessité pour pouvoir garantir le succès des générations futures. Lorsqu'un crime est commis contre un enfant, 'est l'humanité toute entière qui est touchée». Le Bureau du Procureur de la CPI mène des enquêtes et des poursuites à propos du crime de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de
guerre, en toute indépendance et en toute impartialité. Il poursuit actuellement des enquêtes en Ouganda,
en République démocratique du Congo, au Darfour (Soudan), en République centrafricaine, au Kenya, en
Libye, en Côte d'Ivoire et au Mali. Il conduit également des examens préliminaires à propos des situations en Afghanistan, en Colombie, en Géorgie, en Guinée, au Honduras, en Irak, au Nigéria, en Ukraine et en Palestine.
leoN PamBa