Contrairement à la rumeur qui a dominé le microcosme politique national, faisant état d’un déplacement à Luanda du Secrétaire National de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) en charge des Affaires extérieurs pour rencontrer le président angolais, Dos Santos, pressenti médiateur du Dialogue national congolais, Félix Tshisekedi a tenu à éclairer, hier lundi 30 novembre 2015, l’opinion sur les vraies raisons de ce voyage. Abordé à chaud par la presse à son arrivée à l’aéroport de N’Djili, par un régulier de la société Taag, le « patron » des Affaires extérieures de l’UDPS a simplement indiqué que ce déplacement dans ce pays voisin s’inscrivait dans le cadre de la réunion de l’Internationale socialiste. Il s’agit d’une organisation politique internationale qui regroupe la majeure partie des partis socialistes, sociaux-démocrates et travaillistes du monde, ainsi que certains démocrates. « C’était une occasion de raffermir les relations entre nos partis qui se connaissent déjà, de découvrir les nouveaux venus et même de prendre des contacts avec des autorités locales… », a brièvement expliqué Félix Tshisekedi.
Interrogé sur le principal sujet d’actualité dans le pays, à savoir le Dialogue national, annoncé le samedi 28 novembre 2015 par le président de la République, Joseph Kabila, alors que la médiation n’est pas internationale, telle que l’exigeait l’UDPS, Félix Tshisekedi n’est pas allé par le dos de la cuillère : « Ce n’était pas d’abord à lui de convoquer le Dialogue. Il n’y a rien de nouveau dans ses déclarations. Il a dit ce qu’on savait déjà : il voulait le Dialogue. En revanche, là où on l’attendait, il n’a pas beaucoup parlé, c’est-à-dire sur son sort lui-même, car tout le monde sait qu’en 2016, il y a une alternance qui doit se faire conformément à la Constitution. Là, on ne l’a pas entendu… ».
Poursuivant sur la même lancée, ce cadre de l’UDPS a relevé un péril dans la sortie médiatique du Chef de l’État : « Il prend une dérive dangereuse en parlant du mode de scrutin qu’il faut refaire ou en évoquant de manière subtile le recensement. Ça, c’est tout à fait dangereux et nous disons ‘NON’ à cela ! »
La fin de l’ultimatum de l’UDPS
Concernant l’ultimatum lancé par son parti à la Communauté internationale, à qui l’UDPS sollicitait la convocation du Dialogue, par l’entremise du Secrétaire général des Nations-Unies, Ban ki-Moon, Félix Tshisekedi a certifié que cette sommation arrive bel et bien à son expiration le lundi 30 novembre 2015 à minuit. « Nous en tirerons toutes les conséquences et je préfère me réserver là-dessus… »a-t-il appuyé.
Expliquant davantage sa pensée, le chargé des relations extérieures de l’UDPS a indiqué que d’après son parti, le Dialogue n’est pas encore convoqué, parce que « ce n’est pas à Joseph Kabila de le faire ». Et pour preuve, argue-t-il, il le sait parce qu’il ne donne pas de date. Quant au parti cher à l’opposant historique, Etienne Tshisekedi, il attend la désignation du facilitateur avant le 30 novembre 2015 à minuit par le Secrétaire général de l’Onu. « Si ce n’est pas fait, ce mardi déjà, nous en tirerons toutes les conséquences. Je ne suis pas président du parti. Veuillez encore attendre un peu, c’est déjà à partir de ce mardi 1er décembre ! » a-t-il définitivement conclu.
Tshieke Bukasa