On ne le dira jamais assez, la défense des consommateurs constitue l’un des droits inaliénables de la société que les pouvoirs publics sont appelés à protéger par tous les moyens et en tous lieux. C’est le lieu de le rappeler ici car la nation vient de connaître trois journées très chaudes où l’on a vécu des scènes impitoyables, mémorables, douloureuses et inédites. Plusieurs écoles, magasins, bureaux, hôpitaux, moyens de transports, marchés, restaurants, cafétérias, bref tous les lieux des loisirs et de travail sont demeurés fermés pendant une semaine. Les éléments des forces de sécurité ont usé et abusé de leurs armes sur de paisibles manifestants à mains nues. La nation a encore une fois compté des morts et des blessés graves sans compter ceux qui ont été brutalement interceptés avant d’être jetés dans des cachots de la Police. Le sang a encore coulé abondamment!
Pendant trois jours, les consommateurs ont été privés de leurs droits, notamment celui d’être informés et d’informer sur la vie de leur pays soit disant pour des raisons de sécurité. Pendant trois jours, l’Internet et ses affidés que sont FaceBook, Twitter, ont été coupés sans qu’aucune organisation de défense des droits des consommateurs n’ait levé le petit doigt. Ce sont les partis politiques et les organisations de défense des droits de l’homme qui sont montés au créneau pour dénoncer et condamner ces actes.
Cachées comme des Autruches
Avec le recul du temps, la première question qui taraude les esprits est celle de savoir pourquoi ces organisations de défense des droits des consommateurs se sont cachées comme des Autruches alors que l’une des libertés fondamentales de l’homme, à savoir le droit à la consommation était foulé aux pieds par les pouvoirs publics. ! Comme si l’Internet et les réseaux sociaux ne font pas partie du patrimoine universel et inaliénable des consommateurs congolais.
Qui va réparer les préjudices subis ?
Pourtant, les consommateurs congolais ont payé les frais exigés par les sociétés commerciales privées de téléphonie cellulaire et de distribution d’Internet ainsi que les taxes dues à l’Etat au même prix et titre que tous les autres consommateurs éparpillés à travers la Planète Terre. Qui va réparer ce manque à gagner et surtout les préjudices confondus subis pendant plus d’une semaine ? On rappelle que le trésor public a enregistré des pertes énormes évaluées à la somme de l’ordre de 9 millions des dollars Us par jour, selon des études réalisées par des experts financiers et économiques. Notamment les banques commerciales privées et les autres institutions financières, les régies génératrices des recettes, telles la Direction Générale des Impôts, la Direction Générale des Recettes Administratives, Domaniales et de Participation, la Direction Générale des Douanes et Accises, la Régie des Voies Maritimes, la Régie des Voies Fluviales, la Régie des Voies Aériennes, ainsi que toutes les sociétés commerciales tant privées qu’étatiques.
Rien au monde ne peut justifier ces mesures de fermeture des moyens des télécommunications modernes, a indiqué au Phare un ancien animateur d’une des Ong de défense des droits des consommateurs aujourd’hui converti en homme d’affaires et qui se dit scandalisé par ce silence observé par ses anciens compagnons de lutte. Car, a-t-il indiqué, les préjudices subis par les consommateurs et les sociétés commerciales de téléphonie cellulaire et de distribution d’internet sont fort énormes en termes des pertes enregistrées et des pénalités à payer aux partenaires extérieurs.
De quel combat vont encore se prévaloir ces organisations de défense des droits des consommateurs à la veille des forums nationaux et internationaux dès lors qu’elles n’ont pas osé lever le moindre petit doigt pour dénoncer publiquement ces violations flagrantes des libertés et droits fondamentaux de l’homme ? A Gaborone, Addis-Abeba, Sun City, Pretoria et tout récemment aux fameuses Concertations Nationales, l’opinion garde encore fraiches en mémoire les déclarations tapageuses et tonitruantes de ces organisations de défense des droits des consommateurs. Non seulement pour être enregistrées comme participantes mais surtout pour figurer sur des listes des membres du gouvernement au nom et pour le compte de la société civile.
F.M.