Dans un message adressé à l’opinion nationale et internationale, Freedom for journalist-Afrique, (FFJ), une association de défense de la liberté de la presse et du droit à l’information en Afrique francophone commémore ce lundi 2 novembre 2015, a troisième journée de la fin de l’impunité des crimes contre les journalistes proclamée par l’Assemblée générale des Nations unies le 2 novembre 2013.
Dans son message, FFJ invite le gouvernement congolais à déclarer publiquement sa lutte contre les assassins de journalistes de façon à ôter à l’opinion publique la perception qu’elle se fait d’une complicité d’Etat.
Dans le cadre de cette troisième journée, les institutions qui promeuvent la liberté de la presse poursuivent quatre objectifs : renforcer le rôle des uns et des autres dans le processus de la lutte contre l’impunité des crimes commis contre des journalistes, susciter un dialogue accru sur la manière de renforcer le rôle des uns et des autres dans le processus, contribuer à améliorer la sécurité des journalistes dans l’intérêt du développement global de la société congolaise et renforcer la capacité de la société civile et des médias pour la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes.
En RDC, la loi n° 096-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de l’exercice de la liberté de la presse est le cadre normatif de la pratique du métier d’informer. Cette loi dispose : « Toute personne a droit à la liberté d’opinion et d’expression». Par liberté d’opinion et d’expression, il faut entendre «le droit d’informer; d’avoir ses opinions, ses sentiments et de les communiquer sans aucune entrave, quel que soit le support utilisé, sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public, des droits d’autrui et de bonnes moeurs ». Cette loi comporte la réconciliation du droit de l’information ou le droit d’accéder aux sources d’information reconnu au journaliste et le droit à l’information reconnu au public.
Et là où la liberté de la presse est légalement consacrée, c’est lorsqu’il est bien stipulé: «Le journaliste est libre d’accéder à toutes les sources d’information». Ces valeurs ne sont pas le seul apanage de la législation interne de la presse congolaise comme l’est d’ailleurs le Code de déontologie du journaliste congolais qui tire son existence de l’historique charte de Munich de 1971.
Ces valeurs sont également contenues dans les instruments comme la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et, tout naturellement, dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Le journaliste oeuvrant dans un tel environnement hostile n’est pas libre dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information. L’impact psychologique s’avérant négatif; le journaliste sera dans la situation d’autocensure en se posant des questions telles que: L’information est bien réelle, mais puis-je la publier? Quelle en serait la conséquence sur le plan socioprofessionnel ? En définitive, puis-je assumer la responsabilité du contenu ou décliner?
Aussi, l’environnement dangereux invoqué ne se limite-t-il pas au seul contexte de conflit arme, mais s’étend également au cadre normatif; phagocyté par l’arbitraire, et ou marque par l’existence d’une loi liberticide.
Par Donatien NGANDU MUPOMPA