FFJ prie J. Kabila à rouvrir les médias fermés et libérer les journalistes emprisonnés

Mardi 1 décembre 2015 - 13:22

Freedom for journalist-Afrique (FFJ), association de défense et de promotion de la liberté de la presse demande au président de la République démocratique du Congo (RDC), M. Joseph Kabila Kabange, de s’impliquer à la réouverture des télévisions et radios fermées à Kinshasa, capitale de la RDC et à Lubumbashi, sud-est, appartenant aux opposants politiques dans la perspective d’un dialogue politique annoncé dans le pays.

 

Le président Kabila annoncé samedi 28 novembre, l’organisation d’un dialogue national qui devra inclure toutes les couches de la population à quelques mois des élections générales dans le pays.

 

Les télévisions et radios interdites d’émettre sont Canal Km TV(CKTV), Canal Futur Télévision (CFTV), Radio Lisanga Télévision (RLTV), émettant à Kinshasa et Radio Télévision Jua Lubumbashi (RTJL), émettant à Lubumbashi, capitale de la Province du Katanga. CKTV est une propriété de Jean-Pierre Bemba, président du Mouvement de libération du Congo (MLC, opposition), détenu à la Cour pénale internationale depuis 2008, CFTV appartient à Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC, opposition), RLTV est un média de Roger Lumbala, président du Rassemblement congolais pour la démocratie- National (RCD/N, opposition), actuellement en exil, RTJL appartient à Jean-Claude Muyambo, président de la Solidarité congolaise pour la démocratie (SCODE, opposition), détenu à la principale prison de Kinshasa. CFTV et RLTV ont été fermés pendant les élections de 2011, tandis que RTJL en 2014 et CKTV en 2015 pour des raisons politiques.

 

Le plaidoyer de FFJ concerne également la libération des deux journalistes Mwemero, d’origine burundaise arrêté à Uvira, Est de la RDC et transféré à Kinshasa et de Daniel Safu, condamné à deux ans de prison ferme à l’Ouest du pays pour” offense au Chef de l’Etat “ et “ diffamation “ à un député local.

 

“Les opposants ont créé des médias pour contourner le refus systématique qui leur est imposé d’accéder aux médias publics. Dans une démocratie, la contradiction est un principe. La RTNC, média d’Etat s’est illustrée par son apologie à la pensée unique”, a déclaré Maître Emery Katanda, Adjoint ‘ chargé d’assistance légale de FFJ.

 

FFJ est disposé à prendre une part constructive au dialogue avec son cahier des charges axé sur les réformes qui s’imposent aux médias dans un contexte de démocratie.

 

FFJ espère que la réouverture de ces médias serait un signal fort destiné aussi bien à l’opinion publique interne qu’à la communauté internationale sur l’engagement du Président Kabila à promouvoir la liberté de la presse dans le pays. “Le dialogue politique auquel nous souscrivons est un impératif aujourd’hui. Mais aller au dialogue avec un apaisement au sein de la corporation des journalistes rassurerait davantage les médias et les journalistes”, a ajouté, pour sa part, Maître Nkashama, chargé d’assistance judiciaire à FFJ.

 

Le président Kabila a organisé de larges consultations nationales avec des forces sociopolitiques du pays qui devraient donner lieu à un dialogue politique en vue de décrisper la tension à la veille des élections générales prévues en 2015 et en 2016.