43 agents de la FiBank, injustement licenciés, envisagent d’écrire au ministre de la Justice pour que ce dernier saisisse à son tour le Procureur général de la République en vued’ouvrir un dossier pénal pour qu’ils rentrent dans leurs droits, au cas où l’employeur ne changeait pas sa décision illégale de résilier le contrat de travail.
Hier mercredi 12 août, les 43 agents ont répondu à l’invitation leur adressée par l’inspecteur du Travail chargé du dossier, pour une conciliation.
Pour la énième fois, l’employeur ne s’est pas présenté au lieu du rendez-vous, estimant qu’il n’existe aucun climat malsain dans son entreprise. Un manque de respect envers l’Etat congolais.
Il faut noter que ces agents sont frappés uniquement pour avoir revendiqué leurs droits. Le Règlement intérieur de FiBank stipule qu’au mois de juin de chaque année, il est payé une gratification aux agents.
Or, à la fin du mois de mai 2015, le service de Ressources humaines a envoyé un mail aux employés, disant que, » vu la situation de la banque, il n’y aura pas de réajustement salarial, encore moins d’autres avantages, jusqu’à nouvel ordre « . Cette décision est tombée sans pour autant consulter préalablement l’intersyndical.
Les deux délégués syndicaux licenciés
C’est ainsi que le président et le vice-président syndicaux ont réagi à ce mail, relevant le caractère unilatéral et illégal de cette décision, d’autant plus qu’on ne peut toucher aux avantages acquis des agents sans en discuter avec la délégation syndicale. Pour l’employeur, les deux personnalités avaient tenu des propos discourtois.
Par conséquent, le 29 juin, l’employeur a pris la décision de licencier les deux délégués syndicaux, sans autorisation de l’inspection urbaine du Travail, en violation de l’article 72 du code de Travail. Or, le même 29 juin, il y avait une assemblée générale convoquée pour dénoncer le comportement de l’employeur. Ce, en présence de l’émissaire de l’inspecteur général du Travail.
Au même moment, les agents ont émis le vœu d’adresser, à travers l’intersyndicale, une correspondance de conflit de travail à l’employeur. Cette correspondance a été déposée le 3 juillet 2015 en préavisant l’employeur d’un arrêt de travail à observer du 6 au 8 juillet.
Arrivé le 6 juillet, le même émissaire de l’inspecteur du travail a été appelé pour concilier les vues. Mais cela a été un échec car l’employeur a refusé de réintégrer les deux syndicalistes injustement révoqués, comme il lui a été demandé. Pourtant, du côté de l’intersyndicale, cette structure devait instruire aux agents d’arrêter le mouvement de grève et regagner leurs postes, le temps que les négociations se poursuivent.
Les agents ont donc observé l’arrêt du travail jusqu’au 7 juillet, date à laquelle ils sont allés déposer un mémo à l’inspection générale du travail. L’inspecteur général du travail a convoqué les parties en conflit pour une importante réunion le 8 juillet. Les agents lésés se sont présentés, l’employeur non, estimant qu’il n’y a aucun problème à la FiBank.
A la reprise du travail le 8 juillet, des lettres de demandes d’explication ont été collés aux agents pour leurs absences du 6 juillet d’abord, du 7 ensuite.
Après y avoir répondu, ils ont été surpris de recevoir des lettres de résiliation de contrat pour » faute lourde « , alors que le règlement prévoit, dans son barème de sanctions, en cas d’absence non justifiée (Ce qui n’est pas le cas de ces agents qui avaient préavisé leur patron), la sanction prévue est d’un à deux jours de mise à pied.
43 familles dans le besoin
43 agents sont donc licenciés, parmi lesquels 11 délégués syndicaux, sans une commission disciplinaire au préalable, ni autorisation de l’inspecteur du Travail, encore moins un arrêté du ministre du Travail.
Le » Collectif d’agents FiBank licenciés abusivement » a contacté un cabinet d’avocats qui a adressé une correspondance à l’Inspection générale du Travail pour lui rappeler le respect des dispositions légales en matière de licenciement collectif. Le même cabinet d’avocats a écrit à l’Adg de la FiBank pour qu’il se rétracte de sa décision unilatérale prise en guise de représailles aux grévistes.
Jusqu’à ce jour, aucune suite n’a été réservée à la correspondance adressée à l’Adg.
Il faut noter que 43 familles représentent plus de 250 personnes qui sont abandonnées à leur triste sort. Les autorités sont appelées à agir pour qu’une solution soit rapidement trouvée à ce problème.
Par LefilsMatady