Détenu depuis un certain temps par la Côte-d’Ivoire, la RD-Congo vient d’arracher le principe de rotation au Conseil des gouverneurs du Fonds Monétaire Inter¬national (FMI) et de la Banque Mondiale.
L’une des leçons à tirer des réunions des assemblées annuelles du printemps tenues du 14 au 18 Avril 2015 ; principalement du Conseil des Gouverneurs du Groupe de la Banque mondiale et du Conseil des Gouverneurs du Fonds Monétaire International qui se réunissent une fois l’an pour discuter du travail de leurs institutions respective, c’est la motion proposée par la RD-Congo sur le principe d’une présidence tournante au sein du Conseil des gouverneurs du FMI et de le Banque Mondiale dirigé depuis 1973 par la Cote d’Ivoire. La plénière présidée par le premier Ministre ivoirien a accédé à cette proposition et recommandé à ce que ce principe soit appliqué à tous les postes de responsabilité. Ce combat d’occuper une place au Conseil, la RD-Congo l’a commencé il y a bien longtemps. Même l’actuel Premier ministre alors ministres des Finances, avait lancé une proposition de cette forme.
Un autre aspect de cette entrée, c’est la délégation de rd-congolaise conduite par le Ministre des finances Henri Yav a pu arracher un accord de principe auprès de la Banque Mondiale pour le financement de quelques parcs-industriels sur les 22 prévus sur l’ensemble du territoire national dont celui de Bukangalonzo, dans la province du Bandundu actuelle Kwango s’il faut s’en tenir au découpage. Avec une superficie de 800 000 Ha des terres arables ; en appui au projet initié par le Gouvernement, la venue des parcs-agros-industriels va combler le déficit alimentaire dont souffre la RD-Congo. Une véritable bouffée d’oxygène pour le secteur agricole en plein revalorisation. Con¬séquence, c’est la croissance économique qui sera directement en flèche. La Société financière Internationale SFI du groupe de la Banque Mondiale se propose elle d’appuyer la RD-Congo précisément la Banque Centrale du Congo dans le cadre de sa politique monétaire. En réalité, la SFI veut aider la BCC pour financer son économie en monnaie lo¬cale. Cet appui rentre dans le cadre de la politique que mène le gouvernement en faveur de la dépolarisation de son économie. Au niveau de la Banque Mondiale les travaux techniques sont fort avancés note le gouverneur de la BCC, Déogracias Mutombo qui n’attend maintenant que l’appui de cette institution financière. Le FMI et la Banque Mondiale, qui ont du reste apprécié la stabilité du cadre macroéconomique et la croissance économique enregistrées ces derniers années ont exhorté le Gouvernement à poursuivre ces mêmes efforts et sur¬tout à poursuivre avec les reformes engagées, à diversifier l’économie rd-congolaise par la création d’autres unités de production et de croissance en de¬hors des mines. (ci-dessous le communiqué du Comité du développement en clôture de l’édition 2015 des Réunions de printemps).
Communiqué du Comité du développement en clôture de l’édition 2015 des Réunions de print¬emps
1. Le Comité du développe¬ment s’est réuni aujourd’hui, 18 avril, à Washington.
2. L’économie mondiale croît un peu plus rapidement qu’en 2014, mais les taux de croissance varient énor¬mément d’un pays à l’autre. Nous continuons de faire preuve de vigilance à l’égard des risques liés à l’instabilité potentielle des marchés financiers, aux fluctuations des taux de change, du prix du pétrole et des cours d’autres produits de base, et au manque de dynamisme du commerce inter¬national. Tandis que certains pays à revenu intermédiaire connaissent un fléchisse¬ment de leur croissance, les pays à faible revenu continuent d’enregistrer, dans leur ensemble, des taux de croissance satisfaisants. Nous invitons le Groupe de la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) à soutenir les efforts déployés par les pays pour stimuler une croissance solidaire et la création d’emplois et renforcer leur capacité d’adaptation aux chocs défavorables en vue de réduire la pauvreté et de promouvoir une prospérité partagée de façon durable tout en préservant les progrès si difficilement accomplis dans ces domaines.
3. Globalement, la faiblesse des prix du pétrole et des produits de base se traduira par un important rééquilibrage des revenus réels au détriment des pays exportateurs de pétrole et au profit des pays importateurs, ainsi que par un effet positif net sur la croissance des pays en développement. Cette situation complique la tâche des dirigeants des pays exportateurs de pétrole, mais crée aussi un environnement propice à la ré¬forme des subventions et de la fiscalité en faveur d’une croissance plus solidaire et plus durable. Nous exhortons le FMI et le Groupe de la Banque mondiale à aider les pays durement touchés par la baisse des recettes d’exportation, des recettes fiscales ou des envois de fonds et à dispenser des conseils sur la tarification de l’énergie et l’utilisation des énergies propres.
4. Durant cette année cruciale, la communauté internationale définira sa vision et son programme en matière de développement pour les 15 prochaines années. Nous attendons avec intérêt la Troisième conférence sur le financement du développement qui se tiendra à Addis-Abeba en juillet, étape majeure du processus visant à définir le cadre de financement du programme de développement pour l’après-2015, y compris les Objectifs de développement durable (ODD). Nous félicitons le Groupe de la Banque mondiale, le FMI, la Banque africaine de développement, la Banque asi¬atique de développement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Banque européenne d’investissement et la Banque interaméricaine de développement de travailler en étroite collaboration sur ce dossier. Nous nous réjouissons aussi de la participation spéciale du Secrétaire général et d’autres hauts responsables des Nations Unies, et des dirigeants des banques multilatérales de développement à cette réunion du Comité du développement. Nous encourageons le Groupe de la Banque mondiale à veiller à la robustesse technique des objectifs et des cibles et à renforcer les capaci¬tés statistiques des pays pour favoriser le développe¬ment et assurer le suivi des progrès réalisés vers la ré¬alisation des ODD et des objectifs du Groupe de la Banque mondiale.
5. Les objectifs du Groupe de la Banque mondiale consis¬tant à mettre fin à l’extrême pauvreté et à promouvoir une prospérité partagée — dans le cadre plus large de la viabilité sociale, économique et environnementale — sont pleinement conformes aux ODD. La réalisation des ODD exige une vision porteuse de transformations qui s’inspire des enseignements tirés des OMD et combine toutes les sources de financement pos¬sibles, y compris grâce à un usage plus efficace et plus catalyseur de l’aide publique au développement, surtout au profit des populations les plus pauvres. D’autres mesures s’inscrivent dans cette démarche : le ren¬forcement de la mobilisation des ressources nationales, la bonne gestion des finances publiques et la lutte contre les opérations financières il¬légales ; la promotion des financements et investisse¬ments privés ; la coordina¬tion de l’action consacrée aux questions d’intérêt mon¬dial. Nous attendons du FMI et du Groupe de la Banque mondiale qu’ils continuent de travailler en collaboration avec les autorités nation¬ales, les Nations Unies, les institutions multilatérales, les organismes bilatéraux, la société civile et le secteur privé, ainsi qu’avec les nou¬velles institutions de dével¬oppement, dans le cadre de leurs missions respectives.
6. Nous nous félicitons des efforts entrepris pour dével¬opper les marchés finan¬ciers nationaux, améliorer la réglementation et les cadres d’action des pouvoirs pub¬lics pour gérer les risques et stimuler les investissements provenant de sources de fi¬nancement traditionnelles et non traditionnelles, in¬stitutionnelles, publiques et privées, ainsi que la recher¬che de solutions novatrices aux problèmes d’envergure mondiale.
L’IFC et la MIGA ont un rôle propre et essentiel à jouer pour inciter le secteur privé à mettre en oeuvre cet am¬bitieux programme.
7. Nous appelons instam¬ment le Groupe de la Banque mondiale à accroître son soutien au développe¬ment et au financement d’infrastructures durables, à la mise en place d’un en¬vironnement favorable à la mobilisation des finance¬ments privés à long terme en faveur de projets rent¬ables, et au renforcement des partenariats publics et privés, grâce par exemple au Mécanisme mondial de financement des infrastruc¬tures (GIF), récemment ap¬prouvé.
8. L’intervention rapide de l’IDA et de l’IFC du¬rant la crise Ebola, en col¬laboration avec d’autres partenaires, a fortement contribué à endiguer et at¬ténuer l’épidémie. Nous en¬courageons le Groupe de la Banque mondiale à con¬tinuer de soutenir les pays touchés durant la phase de redressement. À plus long terme, nous invitons le Groupe de la Banque mon¬diale à étudier, avec d’autres acteurs internationaux, les possibilités offertes par un mécanisme de financement de la riposte aux pandémies visant à mobiliser et à dé¬multiplier l’impact des res¬sources publiques et privées (y compris les mécanismes d’assurance) pour mettre des fonds rapidement à la disposition des pays tou¬chés par une épidémie en s’appuyant sur de solides plans de préparation à ce type de situation. Nous fé¬licitons le FMI d’avoir appor¬té son soutien aux pays frap¬pés par l’épidémie d’Ebola et d’avoir créé le Fonds fi¬duciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes. Nous nous réjouissons de la démarche du Mécanisme de financement mondial à l’appui de l’initiative « Toutes les femmes, tous les enfants » dont le lancement aura lieu à Addis-Ababa. Nous notons aussi combien il est important de lutter contre la faim et la malnutrition.
9. Le renforcement et l’accélération de l’action en faveur de l’égalité hommes-femmes sont au coeur d’une vision globale du développe¬ment durable. Nous nous réjouissons à la perspective de la refonte, cette année, de la stratégie en matière de genre et d’égalité des sexes et de son application dans le contexte d’une approche commune à toutes les enti¬tés du Groupe de la Banque mondiale.
10. La réalisation des ODD exigera aussi que les pays relèvent les défis posés par le changement climatique et les catastrophes naturelles et parviennent à faire face aux conséquences de ces phénomènes. Nous félici¬tons le Groupe de la Banque mondiale pour sa déter¬mination à prendre systé¬matiquement en compte la problématique du dével¬oppement à faible inten¬sité de carbone ainsi que la gestion des risques de ca¬tastrophes tout en continu¬ant de se concentrer sur sa mission consistant à mettre fin à la pauvreté. Nous l’encourageons à redoubler d’efforts et accroître ses fi¬nancements pour contribuer au succès de la vingt-et-unième Conférence des par¬ties de la CCNUCC qui se tiendra à Paris. Nous pre¬nons note des travaux réali¬sés par le FMI et le Groupe de la Banque mondiale pour trouver des solutions ap¬propriées, fondées sur les mécanismes du marché, et concevoir des réformes judi¬cieuses en matière de poli¬tique énergétique.
11. Nous encourageons le Groupe de la Banque mon¬diale à poursuivre la mise en oeuvre de sa nouvelle stra¬tégie et à achever les ré¬formes connexes, y compris l’Examen des dépenses, afin de mettre efficacement son savoir et ses ressources fi¬nancières à la disposition de ses clients. Nous nous ré¬jouissons aussi des consul¬tations en cours sur le projet de Cadre environnemental et social de la Banque mon¬diale et le nouveau Cadre de passation des marchés. Nous soulignons combien il importe de mettre en oeu¬vre les nouveaux cadres de manière concrète, avec des moyens suffisants, tout en renforçant les capacités des pays et en protégeant tant les populations que l’environnement.
12. Nous demandons au Groupe de la Banque mondi¬ale de continuer à contrôler attentivement la qualité de son portefeuille, à ren¬forcer la collaboration dans l’ensemble de l’institution en privilégiant l’obtention de résultats au plan du dével¬oppement, à promouvoir la coopération Sud–Sud, à ap¬porter une aide efficace dans les situations de fragilité et aux petits États, et à soute¬nir la coopération régionale. Nous soulignons combien il est important que le FMI et le Groupe de la Banque mondiale fournissent, dans la mesure du possible, un important soutien aux pays en crise du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’autres régions.
Nous invitons aussi instam¬ment le Groupe de la Banque mondiale à renforcer son ac¬tion dans les pays à revenu intermédiaire pour les aid¬er à mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée de fa¬çon durable. Nous atten¬dons avec intérêt l’examen de diverses options visant à accroître la capacité de fi¬nancement de l’IDA tout en axant l’effort sur les pays les plus pauvres.
13. Nous prenons note des progrès réalisés à ce jour par le Conseil dans le cadre de l’Examen de la réparti¬tion du capital en 2015. Nous attachons une grande importance à ces examens réguliers1, conformément aux principes convenus. Nous attendons du Conseil qu’il poursuive ses travaux sur l’Examen de 2015 et s’engage à les terminer d’ici aux Assemblées annuelles d’octobre prochain.
14. La prochaine réunion du Comité du développement aura lieu à Lima (Pérou) le 10 octobre 2015. En 2010, les Gouverneurs ont con¬venu de procéder, tous les cinq ans à compter de 2015, à des examens périodiques de la répartition du capi¬tal de la BIRD et de l’IFC et ont apporté les préci¬sions suivantes : « Lors de chaque examen, le Conseil des Gouverneurs mesurera le poids de chaque membre dans l’économie mondiale, passera en revue les con¬tributions à la mission de développement du Groupe de la Banque mondiale et évaluera les progrès accom¬plis dans le sens d’une répar¬tition équitable des droits de vote entre pays membres développés et pays mem¬bres en développement. Ces examens auront lieu à intervalles réguliers, mais la répartition du capital ne sera pas nécessairement modifiée à chaque examen : elle le sera uniquement lorsque les actionnaires, par l’intermédiaire du Con¬seil des Gouverneurs, dé¬cideront, sur la base des résultats de l’examen, qu’un ajustement s’impose. (DC2010-0006, 19 avril 2010). »