FPI : le bras de fer se poursuit entre Luzolo et le PGR

Mercredi 6 juillet 2016 - 11:39

Depuis qu’une Commission parlementaire a rendu publique, l’année dernière, la liste des débiteurs du Fonds de Promotion de l’Industrie, sur laquelle se bousculent plusieurs dignitaires de la République, le DG Constantin Mbengele se trouve dans l’œil du cyclone. On le soupçonne d’avoir vendu la mèche. Et, comme par hasard, ceux qui s’estiment intouchables semblent avoir juré d’avoir sa tête. Plusieurs fois annoncé suspendu par la rumeur, l’homme continue, tant bien que mal, d’assumer ses fonctions de mandataire public.

Aux dernières nouvelles, on apprend que le dossier FPI fait l’objet d’un véritable bras de fer entre le Conseiller Spécial du Chef de l’Etat en charge de la Bonne Gouvernance, de la Lutte contre la Corruption, le Blanchiment des Capitaux et le financement du Terrorisme, Luzolo Bambi Lesa, et le Procureur Général de la République, Flory Kabange Numbi. Ce dernier, indique-t-on, a dernièrement pris la décision de se saisir de l’affaire Mbengele, au motif qu’il était alerté par des plaintes de plusieurs services publics, qui se disaient victimes d’interférences de la part de l’administration du Conseiller Spécial.

Selon des sources proches du FPI, le numéro un de cette entreprise ainsi que ses proches collaborateurs avaient du mal à se concentrer sur leur objet social, à savoir l’examen des projets industriels susceptibles de bénéficier de ses crédits, mais aussi le recouvrement
forcé des emprunts non remboursés par des opérateurs économiques de mauvaise foi ou ceux présumés tels, et le transfèrement de leurs dossiers vers les instances judiciaires.

L’entrée en scène de Luzolo dans la gestion du FPI a paru, aux yeux de certains, comme une démarche visant à casser la traque des débiteurs insolvables. Logiquement, s’il avait des griefs à charge de Constantin Mbengele et son équipe, le plus simple était de déposer son
dossier à l’office du PGR, comme il l’avait du reste fait dans le passé pour le cas des personnalités politiques, mandataires publics et hommes d’affaires épinglés par le Chef de l’Etat comme présumés détourneurs des fonds publics ou auteurs des fraudes douanières et
fiscales.

Dans ce pays où l’on clame tous les jours que la justice devrait être indépendante du pouvoir exécutif, il n’y a pas mieux que le Procureur Général de la République pour réprimer les crimes économiques et autres. En principe, son intervention dans le dossier du FPI ne
devrait pas faire l’objet d’un conflit avec le Conseil Spécial du Chef de l’Etat en matière de Bonne Gouvernance, de Lutte contre la Corruption, le Blanchiment des Capitaux et la lutte contre le Financement du Terrorisme.

D’aucuns se demandent ce qui dérangerait l’administration du Conseil
Spécial du Chef de l’Etat dans la transmission du dossier FPI au
Parquet Général de la République puisqu’après tout, s’il y a des
poursuites judiciaires à engager contre ses mandataires, la décision
devrait émaner de ce haut magistrat. Ce que l’on souhaite, c’est que
les compétences du PGR et du Conseiller Spécial du Chef de l’Etat si
elles souffrent de quelque opacité dans l’affaire, soient clarifiées
par leurs hiérarchies communes, afin que les gestionnaires du FPI ne
soient pas traités comme des balles de ping-pong envoyés dans tous les
sens. Le rôle du FPI dans la promotion de l’industrie est si
névralgique, par ces temps de basse conjoncture internationale, que la
distraction est interdite.
Kimp

 

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