Saïd Djinnit, délégué spécial du Secrétaire général des Nations-Unies dans la région de Grands Lacs, a conduit une délégation de ses pairs (Union européenne, Union africaine, SADC, l’ambassadeur de l’Ouganda ainsi que le chargé de mission à l’ambassade du Rwanda en RDC, etc.), hier mercredi 11 février 2015 au Mécanisme national de suivi des accords conclus par la RDC (MNS), pour échanger sur la mise en œuvre des engagements dits de Naïrobi, signés en décembre 2013 et mettant fin à la rébellion du M23, et l’état des relations entre la RDC et ses principaux voisins, notamment le Rwanda et l’Ouganda. A l’en croire, la Communauté internationale a pris acte du rapatriement de 182 ex M23, alors qu’il en reste encore de centaines en Ouganda. Lors de la rencontre hier mercredi, les participants ont décidé d’envoyer une délégation d’envoyés spéciaux à Kampala à l’effet d’engager les ex M23 en vue de voir leurs intentions par rapport à la mise en œuvre de la Déclaration de Naïrobi et puis de leur apporter un certain nombre des réponses par rapport à leurs préoccupations liées au processus de rapatriement.
Rappelant que ce processus a pris quelques temps, Said Djinnit a dévoilé son souhait de le voir prendre fin dans l’« intérêt de tous, de la stabilité de la région, de bonnes relations entre les trois pays concernés et autres dans la même région ». Cette dernière fait face à d’autres défis sécuritaires, notamment la question des ADF Nalu et celle des FDLR qui reste entière. D’où la nécessité, pour lui, de libérer totalement l’Est du Congo et toute la région des activités des groupes armés qui commettent des violences contre les populations innocentes, suscitent la méfiance entre les pays de la région et surtout alimentent le trafic des ressources naturelles.
Enfin, au sujet de non-dits de la suspension de l’appui de la Monusco aux FARDC dans la traque contre les FDLR, Said Djinnit s’est refusé d’entrer dans les détails de cette « affaire », néanmoins il a dit que les Nations-Unies et le gouvernement de la RDC partagent les mêmes engagements sur la nécessité de l’action militaire pour neutraliser les FDLR et toutes les forces négatives. Mais en même temps, la Monusco et la RDC partagent les mêmes soucis de préserver et de respecter les droits de l’homme. D’où, les consultations en cours entre ces deux parties.
L’ex M23 bientôt enterré
Le coordonnateur national du Mécanisme de Suivi, François Muamba a, quant à lui, déclaré que le dossier «ex-M23 » serait bientôt clos. « Nous avons échangé de manière à pouvoir avoir entre nous RDC-Ouganda-Rwanda la même lecture sur les avancées qui sont réelles dans la mise en œuvre de ces déclarations », a indiqué François Muamba à la sortie de cette réunion.
Il a en outre confirmé qu’au terme de cette réunion, il a été décidé qu’une délégation mixte RDC-Ouganda-Communauté internationale se rende en Ouganda « de manière à clarifier définitivement cette question de savoir qui est Congolais, qui veut rentrer au Congo, qui souhaite poursuivre son séjour en dehors de la RDC ». « Et je dis aux Congolais que dans quelques semaines, ils apprendront la bonne nouvelle. On n’entendra plus parler ni de l’ex-M23 encore moins de Naïrobi, car ces sujets-là auront été clôturés », a assuré François Muamba.
Tshieke Bukasa