La date du 20 novembre 2012 ne quitte pas la tête des gomatraciens. Les habitants du chef-lieu du Nord-Kivu se souviennent encore quand Sultani Makenga et ses hommes avaient mis en déroute les loyalistes et entré triomphalement dans leur ville. Des complices avaient facilité cette occupation, se désole un habitant de Ndosho. Les rebelles pro-rwandais s’étaient pavanés dans la ville avant de la quitter le 12 décembre sous forte pression internationale. Les nouveaux-maitres s’étaient illustrés par des règlements des comptes, des pillages de
véhicules des privés et de l’état mais aussi par le vol d’autres biens de valeur qu’ils avaient emporté au Rwanda. Au moment de leur occupation, Ils avaient vandalisé certains bureaux de l’administration et libéré tous les détenus à la prison centrale de Goma. Dans leur folie, ils avaient tenté sans succès d’accéder à la Banque centrale du
Congo et à l’aéroport de Goma mais heureusement que les éléments de la Monusco, déployés sur ces deux sites, les avaient empêché. Aujourd’hui, les traces de la guerre existent encore et quelques bourreaux d’hier sont de retour grâce à l’amnistie. Ils ont tué les gens et aujourd’hui, ils sont libres. C’est ça l’impunité’’, dénonce
un activiste des droits de l’homme. Le Kivu, c’est comme un far west. Les jeunes s’affairent dans les mouvements armés pour gagner leur vie. Ils sont encouragés dans cette voie par certains responsables illuminés rwandais qui pensent sucer infiniment les minerais du grand Congo. Leur survie en dépend, assure Alain Kirongozi, un opérateur économique local. Le président de la société civile du Nord-Kivu est resté de marbre. Même s’il a salué les avancées dans le rétablissement de la paix dans sa province, Thomas d’Aquin Muiti Mustapha rappelle
que les auteurs de ces actes criminels doivent être déférés devant la justice. Il trouve en leur fuite au Rwanda et en Ouganda comme le retour doré dans leurs pays d’origine. ‘‘Pourquoi nous les ramener encore ici’’, s’est-il interrogé. La déclaration de Nairobi signée entre l’ex- M23 et le gouvernement congolais oblige aux autorités
congolaises d’assurer le retour des ex-M23 au pays. Les rebelles eux-mêmes trainent les pieds. Depuis un temps, ils se prépareraient à se lancer dans une nouvelle aventure guerrière qui risque d’endeuiller encore le Kivu. Seulement cette fois-ci, ca ne passera pas parce que la Cirgl et la Sadc les ont prévenues contre tout nouveau dérapage.