Il a suffi d’un bout de phrase lors de la dernière rencontre de la majorité présidentielle à Kingakati pour que les candidats ministrables perdent le sommeil. Le nouveau gouvernement promis depuis les concertations nationales organisées à Kinshasa il y a pratiquement un an devrait voir le jour avant le 15 septembre. Une liste de personnalités présentées comme des opposants et qui émanerait probablement de Léon Kengo est déjà arrivé à destination. Il ne resterait donc plus que les ultimes arbitrages, puis le choix du Chef.
A l’heure où la préoccupation de la majorité est au changement de constitution, avec ce que cela entraîne comme bataille politique à mener pour faire passer la pilule amère au niveau de la population, la question qui est dans tous les esprits est celle de savoir si le nouveau gouvernement Matata sera constitué sur base des objectifs économiques et de développement qu’il faut absolument atteindre ou si l’effort de rigueur observé jusqu’ici va être cassé au profit des agents de campagne dont la seule compétence sera de parler pour parfois ne rien dire.
En attendant que Joseph Kabila tranche et qu’il pêche dans la liste des opposants lui présentée des hommes qui lui conviennent, il y a eu d’insister sur le fait que la tâche à accomplir est immense. Il suffit, pour s’en convaincre, d’écouter le message des gouverneurs de provinces qui viennent de se réunir à Kinshasa sous la direction du ministre de l’Intérieur. Leur constat est terrible. Le Congo profond est à reconstruire et il leur manque les moyens d’atteindre cet objectif. La phrase qui a été lâchée en guise de conclusion est une indication majeure de la détresse de ceux qui administrent nos régions « le développement des
provinces est impossible » tant qu’on n’aura pas mis fin aux actions tape à l’œil là où il faut travailler en profondeur. Même le maître de Kinshasa précise : les boulevards c’est bien, mais je préfère que les communes deviennent accessibles.
Pour capter la confiance du peuple, il va donc falloir travailler en faveur du développement de leurs milieux (provinces, district, territoires, secteurs, communes). Quelques participants à la réunion de Kingakati l’avaient compris et n’avaient pas hésité à le dire, en choisissant des mots qui ne devraient pas les faire passer pour des tièdes. Si l’analyse tee de ces propos va dans le sens de l’amélioration du vécu quotidien de la population et de son milieu existentiel, on devrait espérer une équipe de travailleurs et non d’individus qui arrive raient uniquement pour se faire fêter par la coterie. Il y a des moments où il faut donner un sens à la chose publique, c’est-à-dire choisir des hommes qui ont des épaules larges pour servir la nation et non pour chanter le djalelo comme au temps jadis.
En attendant d’être fixé sur le choix du Chef de l’Etat, il y a lieu de signaler que de nombreux noms circulent et dans l’une de ces moutures, on signale pour la liste dite des opposants les noms de Me Kamanda wa Kamanda, Kiakwamakia-Kiziki, José Makila, Michel Bongongo, Serge Web, Denis Tabiana, Soki Fuani, Germain Kambinga et Jean-Baptiste Bomanza. Le nom de Ruberwa Azarias est également cité sans que l’on sache si c’est au compte de l’opposition ou de la majorité.
En ce qui concerne la Majorité elle-même, on croit savoir que les personnalités jouant généralement le rôle d’autorité morale - avec petit a - de différents regroupements politiques devraient faire partie de la nouvelle équipe de Matata. On cite pêlemêle Endundo Bononge, Olivier Kamitatu, etc.
Pierre Katondji