Depuis quelques jours, un nouveau front vient de s’ouvrir dans les relations entre le Gouvernement de la RDC et la MONUSCO, deux partenaires dont la collaboration parfois chahutée a pourtant donné des résultats remarquables dans la pacification de la République Démocratique du Congo.
Après l’expiration du énième délai accordé aux FDLR pour un désarmement volontaire et face à l’échec patent de cette opération, la CIRGL et les autres partenaires de la Communauté Internationale ont exprimé leur ras-le-bol et leur impatience, sommant ainsi la RDC à engager sine die des opérations militaires pour en finir avec ces FDLR de mauvaise foi.
Le 29 janvier dernier, les autorités militaires de la RDC ont annoncé le lancement de l’opération Sokola 2 avec pour objectif d’éradiquer cette force négative qui écume l’Est du pays depuis 21 ans maintenant.
Suite à cela, non seulement une polémique stérile est née de cette initiative unilatérale des FARDC, mais la MONUSCO vient de décider de ne pas prendre part à cette opération sous prétexte que le gouvernement congolais refuserait de limoger deux généraux devenus subitement non grata dans la conduite des opérations au motif qu’ils seraient infréquentables et en délicatesse avec les Droits de l’Homme.
Comment en est-on arrivé là ? Personne n’y comprend grand’chose. Pas même le gouvernement congolais qui finit par s’interroger sur cette attitude de la MONUSCO qui frise l’irresponsabilité et qui suscite des doutes quant à la volonté réelle de cette force onusienne de régler cet épineux problème dont l’ONU, on semble souvent l’oublier, est l’auteur.
Pour l’histoire, c’est à la suite de la résolution 929 du 22 juin 1994 du Conseil de Sécurité de l’ONU en effet qu’en plein génocide rwandais, l’opération Turquoise censée mettre fin aux massacres a été autorisée. C’est contre l’avis du gouvernement zaïrois dirigé à l’époque par l’actuel président du Sénat Léon Kengo wa Dondo et sous les pressions (sur un Mobutu malade) de l’ONU qui estimait qu’il y avait au Zaïre suffisamment de la place pour le trop plein de la population rwandaise que des milliers de réfugiés rwandais dont les FDLR ont été accueillis sans encadrement, avec armes et bagages à Goma et Bukavu avant d’être délocalisés pour certains au Cameroun, au Congo Brazzaville et ailleurs. C’est le point de départ de toute la problématique des FDLR qui empoisonne la vie des Congolais sans oublier les relations entre le Rwanda et la RDC. Comment peut-on, dans ces conditions, se retourner contre et chercher des misères à la seule RDC? A qui profiterait ce désordre organisé que le bras armé de l’ONU refuse maintenant d’affronter sous des prétextes aussi fallacieux?
La RDCONGO ne se dérobe pas devant ses responsabilités et ne demande pas à l’ONU de régler ses problèmes. Mais tout de même! Ce problème, on le voit n’est pas une question exclusive de la RDC. Que ceux qui ont été à l’origine de ce problème y trouvent des solutions, c’est la moindre des choses. La résolution 2098 du 28 mars 2013 (12b) du Conseil de sécurité de l’ONU demande à la Brigade d’Intervention de la MONUSCO « de neutraliser et de désarmer les groupes armés (surtout les FDLR) seule ou avec les FARDC».
Pour une fois, même le Rwanda ne s’en est pas pris au gouvernement congolais. Au contraire, il s’est aussi interrogé sur la volonté réelle de la Communauté Internationale d’en finir avec ces FDLR dont on dit que les éléments sont résiduels.
Ivan Vangu (CP)