Honte au président Hollande, ami des dictatures

Vendredi 23 octobre 2015 - 09:26

« Lorsque l’Occident félicite un Africain, il faut se poser la question de savoir à quel moment l’Africain a trahi l’Afrique », sont les propos d’un penseur-philosophe congolais Ka Mana cités de mémoire. Lorsque François Hollande trouve « des droits » justifiant le référendum de Denis Sassou visant la modification immorale de la Constitution pour se maintenir ad vitam aeternam au pouvoir, les démocrates africains s’arrachent les cheveux. Un retournement de discours qui étonne et inquiète à la fois pour les démocraties africaines. Les masques sont tombées : le président Hollande est ami des dictatures. Honte pour un retournement qui ne se justifie pas!

 

Qu’est-ce qui s’est passé entre le discours tenu la veille du sommet de la Francophonie à Kinshasa en 2012, la visite du président Sassou Nguesso à Paris pour obtenir l’aval de la tutelle française et ce retournement spectaculaire du président français Hollande ? Le socialiste François Hollande, confronté à l’exercice des affaires, a foulé au pied et jeté à la poubelle toutes les valeurs de la démocratie universellement reconnues. Lors d’une sortie publique médiatisée à souhait par des médias internationaux, François Hollande considère que le président du Congo-Brazzaville est dans son «droit » de consulter par voie de référendum le peuple congolais.

 

Le Congo-Brazzaville aurait été dans une situation normale, avec un président normal, personne ne s’en rougirait. Mais aussi clairement que cela se présente, au Congo-Brazza, le référendum de Denis Sassou Nguesso ne vise qu’une chose : résoudre son équation personnelle. L’ex-général cherche à rester éternellement au pouvoir, contournant les interdits constitutionnels que lui-même avait avalisés à travers la promulgation de la Constitution actuellement en vigueur dans le pays.

 

En justifiant «ce coup d’Etat constitutionnel», François Hollande fait pire que son prédécesseur Sarkozy qui avait déclaré à voix audible que « l’Afrique n’était pas entrée dans l’histoire ». Il ne déclare pas mieux que Jacques Chirac pour qui la démocratie est un luxe pour l’Afrique.

 

François Hollande ne garde l’Afrique que sous les primes d’un réservoir de matières premières. Les dirigeants africains ravalés à des gérants qui gouvernent des peuples sans aspiration à la liberté et à la démocratie. Honte à un président qui avait forcé l’admiration de la jeunesse africaine, lorsqu’il embouchait le langage de la fermeté face aux apprentis dictateurs. Mais sentant l’odeur du pétrole n’a pas hésité de cracher sur des valeurs universel les de démocratie défendues par la gauche.

L’odeur du pétrole

Il est vrai que les intérêts français priment sur ceux des Africains. Mais, l’éthique et la défense des valeurs auraient dû constituer une barrière infranchissable. Le sang des Congolais, qui tombent sous les balles des fossoyeurs de la Constitution, sentent le pétrole. François Hollande vient de se dévoiler, en apportant son soutien au doigt qui appuie sur la gâchette. Hollande qui s’est fait complice de ce crime répondra en solidarité avec le dictateur pour qui le pays n’est rien d’autre que son patrimoine personnel et les habitants ses sujets comme à l’époque de la traite négrière. Quelle leçon la gauche française pourrait encore donner ? La gauche française ne vient-elle pas de perdre, à travers François Hollande, ce qu’elle avait de précieux vis-à-vis du continent ? Honte au président Hollande qui vient de faire tomber les masques qu’entre les valeurs et les intérêts économiques, le choix de son gouvernement se tourne vers le deuxième.

 

Les Africains le savent désormais, François Hollande est l’ami des dictatures Pourvu que les intérêts soient sauvegardés.

 

LE POTENTIEL

 

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