Imbroglio dans les rangs rebelles en Ouganda : Angoissante fuite d’un millier d’ex-M23

Vendredi 19 décembre 2014 - 17:11

Sous le titre « Cafouillage en Ouganda », Colette Braeckman rapporte comment un millier d’ex-combattants ont pris la tangente accusant Kinshasa et Kampala d’organiser un rapatriement forcé.

Les ex-combattants ont renoué avec la diversion. Près d’un millier on réussi à s’échapper de l’opération de rapatriement organisée par les autorités RDCongolaises, rapporte la journaliste belge Colette Braeckman dans un article posté le 17 décembre sur son blog, faisant part d’un couac inquiétant lors de la première étape du rapatriement volontaire des ex-M23 à l’issue de laquelle seulement 120 ex-rebelles ont embarqué à Entebbe en direction de la RDcongo. Citant François Muamba, coordonnateur du Mécanisme de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, Braeckman affirme que d’autres vagues de rapatriements pourraient suivre, permettant à quelques 330 ex-rebelles déjà graciés de regagner le pays. Grosse inquiétude cependant : « le président du M23, Bertrand Bisimwa, a contesté le caractère volontaire de ce retour au pays, assurant que l’armée ougandaise, en accord avec une délégation congolaise, était arrivée avec des camions devant le camp de Bihanga, et que les ex-rebelles auraient résisté à ce rapatriement forcé. L’opération aurait fait des blessés et peut être des morts et surtout, elle a permis à un millier d’hommes de prendre la fuite et de se réfugier dans les collines voisines », assure Braeckman. Point d’achoppement : après des négociations directes avec Kinshasa, le colonel Makenga, l’un des chefs militaires du M23, qui aurait obtenu pour lui seul un rapatriement et une réintégration dans les FARDC avec son grade. Mis à l’écart, le préisdent du mouvement Bertrand Bisimwa et Innoncent Kaina, l’autre chef militaire, n’auraient vu que du feu. A en croire Braeckman, à Beni, dans le Grand-Nord, où des actes de terreur sont imputés aux rebelles ougandais, les ADF-NALU, de confession musulmane, « des enquêteurs ont relevé le fait que certains de ces rebelles s’exprimaient en Kinyarwanda –ce qui est aussi le cas de nombreux combattants du M23 ayant été formés au Rwanda ». Angoissant.