Après trois jours de manifestations, beaucoup de personnes blessées ou tuées par balles dans plusieurs sites à travers ta capitale, ont été acheminées - dans la plupart des cas - à l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa (généralement connu sous son ancienne appellation de l’Hôpital Mama Yemo). Toutes les personnes à la recherche d’un membre de famille disparu pendant les manifestations ou pillages qui se sont déroulés dans divers coins de la ville, se devaient de passer par cet hôpital central pour b Ville de Kinshasa afin de vérifier s’il ne figurait pas parmi les blessés ou les morts.
De même, les autorités politiques de la Ville et du pays avaient les yeux rivés sur.cet hôpital pour des raisons évidentes : elles tenaient à s’informer sur l’ampleur et les conséquences des manifestations et de la répression menées contre les manifestants par les forces de l’ordre. Toutes les personnes présentes - visiteurs comme malades - sur le lieu ce jour- là sont formelles : la tension était perceptible parmi te per- sonnet soignant au .fur et à mesure que les blessés par baltes et les corps des personnes tuées arrivaient au sein de cette formation hospitalière.
C’est justement dans cette circonstance que le .mercredi, 21janvier 2015 - troisième jour des manifestations — un groupe d’activistes des droits de l’homme a débarqué à l’Hôpital Mama Yemo. Ils étaient conduits par Christopher Ngoy Mutanba, défenseur des droits humains et coordonnateur de la plateforme « Société civile de la République Démocratique du Congo ». Ils voulaient aussi avoir une information exacte sur la répression des manifestants à travers la capitale. Alors qu’ils étaient en train de visiter ‘des blessés et autres victimes des manifestations de Kinshasa contre la révision de la loi électorale, Christopher Mutamba, accompagné de ses collègues de « Sauvons le Congo », découvrira qu’ils étaient filés. Ils ont réussi à quitter l’hôpital au moment où des hommes en armes faisaient leur entrée dans l’enceinte de l’ex.- Mama Yemo, se retrouvant pratiquement nez à nez avec deux députés nationaux en mission de consolation auprès près des blessés par balles. Alors que les députés quittaient l’hôpital, les hommes en uniforme criaient à la trahison des personnes commises à la surveillance des entrées de l’hôpital pour avoir permis des visites aux blessés. Et sans crier gare, ils ont ouvert le feu au niveau du pavillon 4, blessant quelques quatre personnes, avant de se retirer.
L’acte a indigné tout le monde. Comment peut-on transformer un hôpital en champ de bataille ? Il faut vraiment avoir une pierre à la place du cœur pour oser poser un acte aussi bestial et traumatisant pour les malades, les médecins et le personnel soignant.
Dans la soirée du même jour, vers 20 heures, Christopher Ngoy Mutamba — qui était attablé à côté de l’Hôtel Matonge, lieu où logent les activistes de droits humains qui viennent des provinces - sera rattrapé, «enlevé» et conduit vers une destination inconnue par des hommes en armes. Ses collègues disent craindre pour sa vie, en ayant en mémoire la disparition de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana Edadi, activistes assassinés dans les locaux de la Police Nationale en 2010.
RSK