Inspecteur judiciaire : Victor Tshitenge victime de la réforme de la police ou d’un règlement de compte !

Vendredi 12 août 2016 - 11:29
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Inspecteur judiciaire en charge des véhicules volés et trafic des produits alimentaires et boissons toxiques au BCN-Interpol/RDC, Victor Tshitenge ne sait à quel saint se vouer. Enlevé le 18 juillet sur la route de Bibwa alors qu’il revenait d’une mission de service en Afrique du Sud, il est présentement incarcéré à l’ex-prison de Makala sans motifs valables.

La hiérarchie de la police l’accuse d’usurpation des fonctions publiques, voire de rédaction de tracts insurrectionnels et d’insultes au chef de l’Etat. Vraisemblablement, il est victime d’un règlement de compte ou de l’hypothétique réforme de la Police nationale portant intégration au sein de cette dernière la Police judiciaire des parquets.

Le 17 juillet dernier, en effet, l’inspecteur Victor Tshitenge revenait d’un voyage de formation en Afrique du Sud sur les techniques d’investigations avec les supports électroniques organisé par ISS World Telestrategic, formation à laquelle avaient pris part d’autres fonctionnaires congolais, notamment des magistrats des parquets et des agents de l’OCC. Mais, c’était sans savoir la surprise qui l’attendait à son retour à Kinshasa.

Il a été enlevé vers 14 heures sur la route de sa résidence à Bibwa par un groupe de policiers en civil qui le filaient sans doute depuis l’aéroport à bord d’une jeep de la police non autrement identifiée. Cela à la grande stupéfaction de sa famille et autres curieux qui avaient accouru.

C’est à la Direction des renseignements généraux de la police où son audition interviendra sous le coup de 19h30′ qu’il apprendra les charges retenues contre lui, notamment l’usurpation des fonctions publiques pour avoir effectué un voyage en Afrique du sud avec un ordre de mission de l’OCC en qualité d’inspecteur d’Interpol alors qu’il ne fait plus partie de ce service, la rédaction des tracts insurrectionnels et les insultes au chef de l’Etat.

A l’occasion, il découvrira l’originale d’une lettre datée du 21 janvier 2012 signée par le N°1 de la Police, le général Bisengimana, lui signifiant de restituer le passeport d’Interpol. Fonctionnaire de l’Etat, il n’a jamais reçu cette lettre ni se voir signifier sa révocation, le cas échéant, de la fonction publique de laquelle il relève.

N’ayant pas de preuves matérielles de la rédaction des tracts insurrectionnels et d’insultes au Président de la République, l’OPJ menant l’instruction se résoudra de se concentrer sur l’usurpation des fonctions publiques. Après 9 jours de détention au cachot de la Direction des renseignements généraux, un rapport a été adressé au général Bisengimana pour ordonner soit sa libération soit son transfert au Parquet général de la Gombe. Mais contre toute attente, Victor Tshitenge sera transféré au Parquet de Matete d’où il a été conduit à l’ex-prison de Makala.

Existe-t-il une infraction d’usurpation des fonctions publiques pour un fonctionnaire qui, jusqu’à preuve du contraire, pense être dans l’exercice de ses fonctions ? Si oui, de quoi est-elle sanctionnée ? Au vu des démêlées, avec notamment le N°1 de la Police nationale, à la suite d’une réforme faite en marge de la loi et dont la concrétisation se fait toujours attendre à cause de la disharmonie entre les ministres de la Justice et de l’Intérieur, il y a lieu de dire que l’infortuné est victime de cette fameuse réforme ou d’un règlement de compte.

Par M.T/CP