Le Chef de l’Etat reste conscient d’une chose : si sur le plan de la stabilité du cadre macroéconomique il n’y a plus rien à redire, sur le plan de la satisfaction des attentes sociales, il y a encore beaucoup à faire.
C’est la raison pour laquelle, juste après la mise en place du gouvernement de cohésion nationale, il a convoqué, toutes affaires cessantes, le Conseil économique et social.
Doté d’une faculté consultative, ce dernier sera un organe déterminant dans la recherche de l’adéquation entre la stabilité économique acquise qui se consolide davantage et les défis du social qui se font de plus en plus pressants.
Contradictoires
Arriver à trouver un juste milieu entre la détente économique du moment et les défis sociaux se révèle être une gageure qu’aucun cerveau ne peut seul prétendre résoudre. Il se déclare tellement d’exigences contradictoires entre les deux réalités, qu’il faut beaucoup de génie pour trouver par quel bout prendre l’affaire.
Les 68 membres constituant le Conseil économique et social auront ainsi la principale mission, au regard de leur expérience dans les domaines social et économique, de réfléchir sur les voies et moyens de sortir de l’actuelle impasse qui menace d’entretenir un fossé d’incompréhension entre les dirigeants et la population.
Ainsi que nous le révélions dans nos précédentes éditions, le gouvernement de cohésion nationale allie, par la volonté du Chef de l’Etat, trois exigences fondamentales et contradictoires en apparence.
Dans le choix des hommes qu’il a opéré, on réalise que le Président de la République tient au maintien de la stabilité macroéconomique et c’est là tout le sens de la reconduction de Matata. Au même moment, le Raïs a placé un ancrage politique dans la nouvelle équipe, en prévision des enjeux qui pointent des l’horizon. L’entrée des chefs de partis au sein de Matata II s’explique par cet autre souci du Président. Il y a enfin le souci du renouveau social. Celui-ci explique l’élévation du secteur de l’emploi et prévoyance sociale au rang de vice-primature.
Conspiration
Il faut reconnaitre que la partie ne sera nullement facile pour la nouvelle équipe gouvernementale. Dans la mesure où le politique est par essence budgétivore autant que l’engagement en faveur du social se révèle à la fin très éprouvant pour la résistance des digues de la stabilité macroéconomique.
Comment arriveront-nous à concilier les trois exigences qui, par essence, sont contradictoires ? C’est là tout le dilemme auquel les experts sont appelés à réfléchir dans le cadre du Conseil économique et social. Espérons de tout notre vœu qu’aucun des trois secteurs ne prenne le dessus sur les autres. Ce serait le début du grand déséquilibre national.
Et il sied de retenir que la tendance budgétivore et sociale se conjure comme une conspiration naturelle contre la stabilité économique.
LP