Le gouvernement a intérêt à mettre en place une commission de suivi des écarts au niveau des régies financières et faire en sorte que toutes les régies soient informatisées. C’est l’une des recommandations formulées par la coalition « Publiez ce que vous payez » (PCQVP), dans un rapport sur l’impact de l’Initiative de transparence dans les industries extractives (ITIE) en RDC. Plusieurs autres recommandations ont été formulées à l’endroit du gouvernement, des acteurs de la société civile, du parlement, des multinationales et autres.
La présentation officielle de ce rapport a eu lieu hier lundi 21 septembre à Kinshasa. La salle de conférence Suzane Mak de Sultani Hotel a servi de cadre à cette cérémonie.
Des autorités politiques et administratives y ont été conviées. Le rapport de 72 pages s’intitule « l’impact de l’ITIE en République démocratique du Congo : neuf ans après, à quoi l’ITIE a-t-elle servi ? ». Il est le résultat d’une enquête menée dans le Katanga et au Kongo central dans le but d’améliorer la mise en œuvre de l’TTIE en tirant des enseignements sur son impact ces trois provinces. Il était également question, en initiant cette enquête, d’«identifier les changements créés par la mise en œuvre de l’TTIE en RDC dans le chef des parties prenantes.
Pour le coordonnateur de PCQVP/RDC, Jean Claude Katende, il était important d’initier cette enquête neuf ans après l’adhésion de la RDC à l’ITIE pour comprendre là où on en est. Selon lui, neuf ans depuis que la RDC a décidé d’adhérer à l’ITIE, il s’avère nécessaire d’en évaluer l’impact. « Le processus ITIE a démarré avec beaucoup de difficultés.
Mais au fil de temps, il a atteint la vitesse de croisière dans sa mise en œuvre. Et la RDC est à son 5ème rapport ITIE et se prépare à produire le sixième.
Dans sa conclusion, le rapport reconnait qu’après une décennie d’implémentation, l’ITIE a su façonner des attitudes et des réflexes qui cachent mal les velléités de tous les acteurs à assainir le secteur des ressources naturelles.
Les rédacteurs du rapport notent que l’engagement du gouvernement, la mise en train des régies financières, la bonne volonté des entreprises extractives et le militantisme avéré de la société civile sont des acquis qui autorisent un certain optimisme face à l’avenir.
Le rapport fustige le fait que le gouvernement ne rende pas disponible les moyens financiers et matériels à temps pour l’ITIE. Ce qui a une incidence négative sur la mise en œuvre des activités et le respect de délais. Face à cette réalité, PCQVP estime qu’il est important que le gouvernement ainsi que l’appareillage politique national optent pour des comportements responsables durables qui rassurent sur le plan de la gouvernance et de la transparence.
Au Kongo central, les enquêteurs ont constaté que le manque d’informations est un obstacle majeur à la mise en œuvre effective de l’ITIE. Le processus n’est donc pas bien connu par les populations du Kongo central, à l’exception de quelques membres des organisations de la société civile.
Après cinq rapports publiés, la RDC fait désormais partie du cercle .des pays conformes à l’ITIE. Une fierté mais aussi une énorme charge à porter lorsque tout le monde est unanime, à reconnaitre que, malgré la conformité, le niveau de transparence dans le secteur extractif n’est pas du tout satisfaisant.
La vigilance de toutes les parties prenantes dans la mise en œuvre de l’ITIE doit être redoublée. Ce, pour garder cette conformité qui n’est pas une fin en soi et amorcer des reformes qui peuvent améliorer la gouvernance du secteur extractif.
Par Olivier KAFORO