Onze personnes ont été tuées, dont trois femmes et huit hommes, vendredi 26 décembre tôt dans la matinée au village de Ndume en pleine forêt dans la chefferie de Walese Vonkutu en Ituri (Province Orientale). Quelques heures plus tôt, six autres personnes ont été tuées à Ndalya. Cinq blessés graves ont également été enregistrés. Ces tueries ont provoqué des manifestations de la population qui ont dégénéré.
Le chef de Walese Vontuku, Andibo Okaume, affirme que l’attaque de vendredi a été menée par des présumés rebelles ougandais des ADF.
Il indique que des jeunes des localités de Manzobe et d’Idohu munis d’armes blanches et de pierres ont organisé une marche pour protester contre cette attaque.
Cette manifestation aurait débuté par l’arrestation de deux jeunes que la police a arrêtés, les soupçonnant d’avoir pris part à l’attaque. Ce qui n’a pas enchanté les habitants qui se sont attaqués à la police d’Idohu pour libérer de force ces deux jeunes gens, a expliqué Andobi Okaume.
Les manifestants se sont ensuite dirigés vers les installations de la Monusco à Idohu. Ils y ont lancé des flèches et des pierres contre des casques bleus. Ces derniers ont ensuite des coups de feu en l’air pour tenter de disperser les manifestants. L’un d’eux a reçu une balle perdue et a succombé à ses blessures.
Le chef Andibo Okaume a précisé que le calme est revenu quelques heures grâce à l’intervention des FARDC.
Les autorités coutumières craignent de connaître le drame du Nord-Kivu et plaident pour le renforcement des positions des FARDC dans la région.
Depuis quelques jours, plusieurs sources attribuent aux ADF des attaques perpétrées en Ituri à la frontière avec le Nord-Kivu. Ces rebelles ougandais sont soupçonnés d’avoir commis de nombreux massacres à Beni au Nord-Kivu. La société civile parle de plus de 250 personnes tuées en l’espace de deux mois dans ce territoire.
« Nouvelle forme de banditisme »
Le député national élu de Beni, Juma Balikwisha, se dit préoccupé par la nouvelle forme de banditisme auquel fait actuellement face la région de Beni.
Il indique qu’après le dialogue social sur la paix à Beni auquel il a pris part, deux attaques ont été enregistrées dans cette zone.
« Le même jour qu’on terminait [le dialogue social, ndlr], il y a eu des soi-disant Maï-Maï qui voulaient faire un assaut sur l’auditorat, ils ont été neutralisés. Voilà encore aujourd’hui, on vient d’apprend qu’on a encore massacré à Ndalya à la frontière avec la province du Nord-Kivu. Cette fois-ci, c’était avec l’aide des armes à feu. On risque d’accréditer la thèse qu’une autre guerre est en train de se préparer », explique l’élu.
Juma Balikwisha dit espérer qu’après le passage à Beni de la délégation gouvernementale conduite par le ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab, de nouvelles dispositions seront prises.