L’ONG de défense des droits de l’homme «Centre Pélican» affirme que 11 sur les 25 détenus de la prison de Bunia, dans le district de l’Ituri (Province Orientale), soit 44%, subissent les tortures de la part de leurs geôliers. Cette structure a livré ces statistiques en marge de la journée internationale de soutien aux victimes de la torture, célébrée le 26 juin de chaque année.
A Bunia, les manifestations de cette journée étaient organisées par le Bureau Conjoint des Nations unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH).
A l’occasion, le coordonnateur de l’ONG «Centre Pélican», Gilbert Tandya, a dressé un tableau sombre en rapport avec des cas de la torture dans la prison centrale de Bunia:
«Il s’est dégagé onze cas de tortures sur vingt-cinq dont huit physiques et trois morales. Ce sont des policiers, des militaires et les officiers du ministère public qui infligent des violences à l’endroit des détenus pour qu’ils obtiennent d’eux des aveux aussi dans le but de leur soutirer de l’argent».
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Des révélations auxquelles s’est réservé de commenter l’auditeur militaire de garnison, capitaine Vicky Lopombo qui a par contre invité cette organisation à partager l’information avec la justice :
«Les résultats de leur travail doivent nous parvenir en terme des plaintes pour qu’à notre tour, nous puissions agir. Si le travail ne nous est pas parvenu ca gonfle plutôt le chiffre noir de la criminalité».
En Ituri, le travail de monitoring des lieux de détention par des ONG locales est soutenu par Uhaki Safi, un Programme d’appui au renforcement de la justice dans l’Est de la RDC, financé par l’Union européenne (UE).
Selon le directeur du Bureau conjoint des Nations unis pour les droits de l’homme (BCNUDH), José Maria Aranazi, environs 551 cas de traitements cruels inhumains ayant fait 1 059 victimes ont été rapportés de de juillet 2014 à juin 2015 dans différentes provinces de la RDC.