JEAN-MARIE NTANTU MEY POUR L’AMÉLIORATION DE L’EXPRESSION ORALE ET ÉCRITE DU FRANÇAIS

Mercredi 23 mars 2016 - 08:46
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Licencié depuis 1983 en Pédagogie appliquée, option Français et linguistique africaine de l’Institut Pédagogique National (IPN) -actuelle UPN -Jean-Marie Ntantu Mey est un ancien élève des Frères Joséphites de Kinzambi, dans la province du Kwilu. Enseignant de français pendant une trentaine d’années, observateur attentif de ses concitoyens francophones, Jean-Marie Ntantu Mey se dit préoccupé par l’amélioration de l’Expression orale et écrite du Français en RD Congo. Il ne se limite pas qu’à poser le diagnostic. Il propose également la thérapie.

" L’amélioration de l’enseignement du Français dépend de plusieurs facteurs : l’organisation générale de l’enseignement, les bonnes conditions de travail de l’enseignant, la formation de l’enseignant et l’assainissement du milieu ambiant de l’élève constituent les facteurs essentiels concourant à l’amélioration de l’apprentissage du français dans les écoles en RD Congo", insiste Jean-Marie Ntantu Mey.
S’agissant de l’organisation générale de l’enseignement en RDC, cet homme de lettres pense qu’ il faille d’abord que la gestion et la direction de l’enseignement soient confiées aux personnes qualifiées. C’est-à-dire aux diplômés de l’UPN ainsi qu’à ceux des Instituts supérieurs Pédagogiques (ISP).
Jean-Marie Ntantu Mey estime que cela doit commencer par le ministère de l’Education, le Secrétariat général à l’Enseignement de base, les différentes directions, les chefs d’établissements etc. " Avoir des enseignants et responsables qualifiés en pédagogie appliquée constitue un atout ", dit-il.
Par ailleurs, Jean-Marie Ntantu Mey souligne qu’un personnel qualifié ne suffit pas. Il faudrait lui assurer de bonnes conditions de travail. Le président du Bureau d’action et d’éveil culturel (BAC) souligne que "l’enseignant doit être mis dans des conditions qui lui permettent d’avoir le temps de corriger les travaux à domicile des élèves » (rédaction, dissertation, résumé des livres….). D’où, l’impératif d’une bonne rémunération. Ceci aurait l’avantage de mettre un terme à l’errance et au cumul qui caractérisent les enseignants des centres urbains.
S’agissant des milieux ambiants, J-M Ntantu Mey constate, non sans regret, qu’actuellement en RD Congo, particulièrement dans les grandes villes du pays, le Français est combattu par les milieux ambiants. Il propose que les élèves, déjà à partir de l’école maternelle et jusqu’au secondaire, soient internés. " Cet internement ferait que l’apprenant se retrouve dans un même milieu ambiant. Que l’étudiant cesse de s’expliquer le cours en langue nationale ", conclue Jean-Marie Ntantu Mey.Alfred LUKAMBIL