L‘audience de fixation de la peine aura lieu dans les prochains jours. 5 ans, 10 ans, 20 ou 40 ans, personne ne connait encore la sanction que devra subir le leader du MLC qui a déjà passé huit ans derrière les barreaux.
Après huit ans de suspense, le verdict a finalement été rendu, hier lundi 21 mars 2016, dans l’affaire opposant le sénateur congolais Jean-Pierre Bemba Gombo à la procureure de la Cour pénale internationale. La Chambre de première instance III a, en effet, déclaré l’ancien vice- président Bemba Gombo coupable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Mais l’opinion devra savoir que les procédures d’appel seront encore longues. Car la bataille judiciaire n’est pas encore terminée. Surtout que, bien que reconnu coupable, ce sénateur a le droit, s’il le veut, de faire appel contre ce verdict.
Les Congolais doivent donc savoir que la prochaine étape, après celle d’hier, concerne la sentence. Celle-ci fera l’objet d’une autre audience qui sera bientôt fixée par les juges.
Fixation de la peine
L’audience de fixation de la peine aura lieu dans les prochains jours. 5 ans, 10 ans, 20 ou 40 ans, personne ne connait encore la sanction que devra subir ce coupable qui a déjà passé huit ans derrière les barreaux.
Donc, s’il est condamné pour 5 ans, ce qui n’est pas probable, l’homme devra immédiatement quitter la Cour pénale internationale pour y avoir déjà passé plus de temps. En plus, il pourra exiger des dommages et intérêts pour les trois autres années. Ce que la CPI évitera à tout prix.
S’il est condamné pour 20 ans, il sera donc privé de liberté jusqu’en 2028. Mais selon des avocats chevronnés, lorsqu’un prévenu est reconnu coupable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, le minimum c’est 30 ans. Si tel est le cas, Bemba ne redeviendra libre qu’en 2038. Ce que la majorité des Congolais ne souhaite pas.
Des modalités de réparation
Il faut noter que les modalités de réparation au profit des victimes seront également fixées dans les jours ou mois à venir. Surtout que JP Bemba n’a pas été reconnu comme personne indigente. Au cas où le verdict restait le même en appel, le leader du Mouvement de Libération du Congo (MLC) devra débourser de grosses sommes d’argent pour dédommager de nombreuses familles centrafricaines victimes, selon elles, de ses actes répréhensibles.
Consternation totale à Kinshasa
Les habitants de la ville de Kinshasa étaient complètement consternés après avoir appris, finalement, le sort réservé à Jean- Pierre Bemba qu’ils appellent affectueusement « Igwe ».
Très déçus et découragés, ils gardent néanmoins un petit espoir en ce qui concerne la peine qu’il devra endurer. Optimistes pour la plupart, ils souhaitent que la sanction soit moins que le nombre d’années passées en prison, pour qu’il quitte automatiquement la Haye. Aussitôt, les réseaux sociaux ont relayé la triste nouvelle qui a immédiatement gagné, en un clin d’œil, la planète entière. Sur Facebook, Tweeter, Instagram, Immo, Viber, WhatsApp … que des messages d’encouragement et de réconfort à l’endroit, non seulement de Bemba, mais aussi et surtout, des membres de sa famille biologique et politique.
D’ailleurs, une importante délégation du Mouvement de Libération du Congo (MLC), conduite par le secrétaire général Eve Bazaïba, avait quitté Kinshasa la semaine dernière pour assister à l’audience d’hier au Pays-Bas, rassurée que le verdict sera prononcé en faveur de son leader. Malheureusement, cela n’a as été le cas. Même au niveau de Kinshasa, un plateau spécial a été monté sur Canal Congo Télévision (CCTV) pour permettre aux téléspectateurs de suivre, en direct, la sortie de Jean-Pierre Bemba de la Cour Pénale Internationale.
Parmi les animateurs de cette page spéciale, Me Théodore Ngoy.
Le MLC appelé à faire preuve de maturité
Parti cher à JP bemba, le Mouvement de Libération du Congo (MLC) qui a déjà passé huit ans sans son leader, doit faire preuve de maturité pour sa survie dans l’espace politique congolais. La tâche n’est pas facile, mais tout est possible si les animateurs et dirigeants respectent la ligne du parti et encadrent jalousement la base considérable de Kinshasa, de l’ancienne province de l’Equateur et du Kongo-Central, sans compter quelques sympathisants dans l’ancienne province du Katanga, Bandundu ainsi que dans la partie-Est de la République démocratique du Congo.
Avec un peu de maturité politique, le MLC ne disparaitra pas comme le MPR, après la mort du maréchal Mobutu, qui s’est émietté en plusieurs morceaux avant de s’enterrer. La situation actuelle que traverse la RDC l’oblige à demeurer compact pour affronter, les poings serrés les épreuves de 2016.
Par LEFILS MATADY