Les recettes de péage sur la nationale N°1, Matadi-Kinshasa, sont passées depuis début 2015 de USD 2 millions à USD 3,5 millions le mois. Les chiffres émanent du gouvernorat de Bas-Congo qui n’a pas cependant directement accès à la caisse de péage. Voilà un bond, à brûle-pourpoint, brusque de 75%, qui au lieu de s’en féliciter, suscite plutôt remous et suspicions dans l’opinion.
Un contrat de concession de 11 ans a, en effet, été signé entre, d’une part, l’Exécutif national et provincial (avant Jacques Mbadu, sied-t-il de le préciser) et d’autre part la firme chinoise CREC-7 à travers sa filiale SOPECE qui gère le péage. Et en retour, les Chinois se sont engagés notamment à entretenir régulièrement la route Kinshasa/Matadi et à verser USD 130.000 par mois à la province du Bas-Congo. De l’avis des analystes et usagers de cette voie, non seulement les recettes semblent largement être minorées au regard de nombre des véhicules qui empruntent ce pan de la nationale n°1 ; mais le contrat convenu avec SOPECE est aussi déséquilibré. A plusieurs endroits, il y a des ponts sur la RN1 qui n’ont pas de garde-fous. La lumière fait défaut même à l’approche de grandes agglomérations comme Kimpese, Lukala, etc., «Tout porte à croire que ce fameux contrat aurait exclu toute possibilité de procéder à un audit financier… », se demande-t-on à Matadi. Une coordination comptant des membres des gouvernorats, de FONER (Fonds national d’entretien) et la FEC aurait dû être mise en place pour le contrôle la caisse de péages dans chaque province afin d’assurer de sa gestion transparente. Annoncée depuis 2013, elle n’a jamais dépassé le seuil d’un vœu. Et au FONER, l’on redit à qui veut entendre que la source principale des recettes du Fonds national d’entretien routier est la redevance sur les carburants terrestres. Les péages, c’est du menu fretin. La part de la redevance sur les carburants terrestres dans les recettes réalisées par le FONER représente en moyenne 98% des ressources.
SPLENDIDE L.PAKE-ABIJA
WINNER L. BENAJA