Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC, Martin Kobler, s’est dit choqué par le degré de violence dans le conflit qui oppose les populations pygmées et bantous à Nyunzu dans le Nord du Katanga. Ce conflit aurait fait plus de deux cents morts en l’espace de cinq mois. À l’issue de sa visite effectuée lundi et mardi 19 mai dans cette contrée, il se dit aussi préoccupé par le sort de près de douze mille déplacés « qui constituent un fardeau pour la population de Nyunzu-centre ».
Avec 113 villages incendiés, 200 morts et une soixantaine de femmes violées depuis le mois de janvier 2015, on assiste à une escalade dans le conflit entre pygmées et bantous dans le territoire de Nyunzu, s’est indigné Martin Kobler.
Au cours de sa visite au chef-lieu du territoire, le chef de la Monusco qu’accompagné le ministre provincial de l’Intérieur, Juvénal Kitungwa, a pris la mesure du drame qui se joue dans cette partie du Katanga.
Il a ensuite rendu visite aux 4 000 déplacés pygmées hébergés dans les installations de la société Cotanga dans une promiscuité totale.
Martin Kobler s’est dit aussi inquiet de la situation des 8 000 déplacés bantous vivant dans des familles d’accueil qui sont venus lui exprimer leur désolation. Il est convaincu que seule la voie du dialogue permettra de sortir de la crise à Nyunzu.
Pour vous faire une idée des dégâts que provoquent les conflits entre pygmées et bantous, relire:
- Katanga: 4 600 élèves étudient sous des manguiers à Manono
- Katanga: 8 personnes tuées dans des accrochages entre pygmées et bantous à Manono
- Katanga: 6 personnes meurent incendiées dans un camp de déplacés à Nyunzu
- Katanga: 5 écoles ferment à Manono suite aux conflits entre pygmées et bantous
- Katanga: nouveau bilan des affrontements pygmées-bantous à Sengatchimbu, 7 morts