KINSHASA DES MINEURS INVESTISSENT LE TRANSPORT PAR TAXI-MOTO À LA TSHANGU

Mardi 15 mars 2016 - 05:14

Privés d’accès au système scolaire- faute de moyens pour les uns, par phobie des études pour les autres- des mineurs ont investi le secteur de transport par taxi-moto dans le district de la Tshangu. Particulièrement à Masina et N’sele et Kimbanseke où on les voit sur les routes de Mapela, Mokali, Nzoko et Siforco.

La situation qui prévaut actuellement sur les artères de la Tshangu inquiète plus d’une personne. Curieusement, les enfants qui, en principe, devraient se retrouver sur les bancs de l’école, se sont transformés en conducteurs des mototaxis.
Agés de 14 et 16 ans, ces ados conduisent à vive allure les motocycles, foulant au pied les règles les plus élémentaires du code de la route. Ils se caractérisent également par les injures et propos obscènes qu’ils distillent à longueur de journée sur la chaussée. Autre vice, c’est l’abus d’alcool.
" Ils stationnent régulièrement dans les carrefours, non seulement pour chercher des passagers, mais surtout pour prendre quelques mesures de liqueur à forte dose d’alcool, communément appelé "Zododo " dans les quartiers pauvres de Kinshasa ", rapporte Nancy Balua, vendeuse des beignets sur la route Mokali.
" Ces enfants sont à la base de plusieurs accidents de circulation sur cette route, rapporte Kady Lombi, habitant de Masina Pascal. Ils roulent à vive allure et dépassent les véhicules sans se poser la question de savoir si la voie devant est libre ou pas ".

Seul moyen de survie
Cette situation des enfants conducteurs de moto-taxi est loin d’être la particularité du district de la Tshangu. On rencontre des cas similaires à Selembao, Bumbu, Ngaliema, Matete, Kisenso et dans bien d’autres quartiers de Kinshasa. Approchés, ces enfants estiment que conduire le taxi-moto constitue leur seul moyen de survie, car ils n’ont ni emploi, encore moins de quoi se payer les études.
" J’ai arrêté les études faute d’argent au niveau de première année secondaire. Orphelin de père, j’ai vite appris à conduire la moto pour aider ma famille. Récemment, je suis venu en aide à ma mère en payant la somme exigée à l’hôpital pour qu’elle subisse une opération chirurgicale ", explique Dieudo Landu, jeune conducteur de moto… Orly-Darel NGIAMBUKULU