L’Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (IFADEM) a organisé vendredi 12 décembre 2014 à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), sa première rencontre autour de la recherche et des expertises ayant réuni une quinzaine d’intervenants des pays francophones.
Elles ont eu pour objectifs de faire connaître les premiers résultats et les résultats intermédiaires des projets de recherche soutenus par l’IFADEM, présenter l’apport universitaire dans la construction et l’évaluation IFADEM, valoriser la démarche de co-construction conduite par l’IFADEM en particulier pour la production des supports pédagogiques, mieux faire connaître les appels à projets de l’Initiative et d’autres initiatives francophones ou anglophones dans le domaine de la formation des enseignants en Afrique.
Le modèle IFADEM en action
Depuis 2007, l’IFADEM intervient dans le domaine de l’amélioration de la qualité de l’éducation. Co-pilotée par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), elle met en place, avec les ministères des pays concernés, un dispositif de formation qui associe distance et présence afin de renforcer les capacités professionnelles des enseignants du primaire en poste dans les zones rurales.
Présente dans 12 pays, l’IFADEM a mis en place un modèle original de formation continue des enseignants. Elle a mené, dès son origine, une politique de soutien à la recherche dans plusieurs domaines qui la concernent : l’apprentissage du français « langue seconde », les TICE, la FAD, la formation des maîtres, les politiques éducatives dans les pays émergents.
« Concrètement, l’IFADEM soutient à la fois des recherches-actions sélectionnées après des appels d’offre qui portent souvent sur un aspect de son déploiement et des recherches plus ambitieuses qui portent sur une thématique élargie. Son accompagnement scientifique est assuré par un groupe d’enseignants-chercheurs de 7 nationalités différentes », a expliqué un responsable de l’Initiative à Lepotentielonline.com.
Elle a précisé que, « pour de nombreuses expertises, l’IFADEM fait appel à des universitaires et à des experts du Nord et du Sud pour évaluer ses expérimentations et son déploiement ».
Mise en perspective de la recherche
Les exposés des intervenants ont porté sur « entre expertises, recherche académique, recherches-actions, la méthodologie IFADEM mise en perspective avec la recherche », les « autres Initiatives anglophones (TESSA) et francophones (OPERA) ».
Il s’est agi des « déploiements technologiques et formation des instituteurs », la « formation continue des enseignants : nouvelles perspectives » ainsi que « de l’évaluation de l’Initiative au questionnement des politiques éducatives » et des « perspectives pour la recherche et annonce nouvel appel ».
Les intervenants ont évoqué les normes endogènes et les politiques éducatives, l’approfondissement des recherches, la description des français régionaux menant à une véritable intercompréhension entre francophones, l’équilibre des normes en concurrence, les politiques et les variétés linguistiques dans l’enseignement primaire, la nécessité d’assurer la cohérence de l’enseignement et le choix du français à enseigner.
Ils ont souligné que « l’IFADEM est au sein des perspectives d’un production de nouveaux manuels scolaires et d’un programme réellement adapté ».
Mme Valérie Spaëth a essentiellement abordé les questions politiques et historiques, la fracture didactique, la production des connaissances et l’intervention dans les systèmes éducatifs et la capitalisation des savoirs.
« L’IFADEM représente, pour moi, une perspective de recherche », a-t-elle affirmé.
S’agissant des « enjeux de l’éducation en Afrique sub-saharienne », ce sont le développement de la scolarisation, l’éducation pour tous, la qualité de l’éducation (réduction des tailles de classes, engagement des gouvernements, disponibilité en infrastructures et en qualité des enseignants, atteinte des enfants marginalisés) et le temps scolaire lié au mode de vie des populations et à l’instabilité des pays.
TESSA et OPERA, d’autres Initiatives anglophone et francophone
L’Initiative anglophone TESSA (éducation et formation des enseignants), qui est l’équivalent de l’IFADEM dans les pays francophones, vise à améliorer la qualité de l’enseignement dans 9 pays.
« Tessa intègre le français, l’arabe et le swahili et compte 75.000 unités de formation. C’est principalement une boîte à outils, un menu à la carte qui comprend 19 programmes améliorés par l’intégration des ressources (web, CD, papier) et qui permet au Nigéria de former 100.000 enseignants par an », a expliqué un intervenant.
L’Observation des pratique enseignantes dans leurs relations avec les apprentissages (OPERA) est une autre Initiative dont l’objectif est l’amélioration des résultats des élèves, notamment des groupes vulnérables (pauvres, ruraux) et l’aide au développement dans le « savoir-analyser la pratique » et dans le savoir-faire.
L’OERA, c’est une équipe de chercheurs, de structures et d’acteurs du Nord et du Sud avec un financement d’un million d’euros. Il projette un séminaire de restitution en février 2015.
Après la rencontre de vendredi, l’IFADEM a prévu de proposer des nouveaux appels à projets : deux thèmes de recherches thématiques RETHE pour des projets pilotés par des laboratoires et trois thèmes de recherches sur activités RESA.