Le militaire des FARDC vient d’écoper la plus lourde peine pour avoir volontairement tué son compagnon d’armes.
Le mercredi 13 juillet 2016, la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu a condamné à la peine capitale le capitaine Jean-Claude Bebesha Munya pour l’homicide volontaire commis le mardi 12 juillet au camp militaire de Rumangabo, situé à environ 50 km au nord de Goma, dans la province du Nord-Kivu. Cet arrêt a été rendu devant une foule nombreuse, parmi laquelle se trouvaient les familles des victimes. Le condamné, officier des renseignements du 3307ème régiment, a été de surcroit renvoyé des FARDC.
En effet, dans les dispositifs, Jean-Claude Bebesha Munya a été reconnu coupable du meurtre de son compagnon d’armes, le sous-lieutenant Bunduki Pacifique et de sa créancière, Okango Munzinzi.
Dans les motifs, la Cour a précisé que le prévenu à’ tiré à bout portant sur son collègue. L’incident est survenu au moment où ce dernier attendait cette femme dans son bureau, dans une affaire de dette impliquant le capitaine Bebesha.
En effet, la Cour a fait savoir que Mme Okango réclamait auprès de l’officier meurtrier une somme de 30 000 francs congolais (31,8 dollars américains), depuis plusieurs mois. Exaspéré, le capitaine Bebesha a pris son arme et sans hésiter, a tiré sur sa créancière Okango Munzinzi et sur son compagnon d’armes.
Après de longues heures d’instruction et la clôture des débats, le ministère public avait requis la peine de mort contre le prévenu. Après avoir pris l’affaire en délibéré, la Cour a confirmé et prononcé la peine réclamée par l’organe de la loi. Sur-le-champ, le condamné a été délesté de ses galons d’officier ainsi que d’autres effets militaires. Cela, avant d’être conduit à .la prison de Munzenze, à Goma, chef lieu du Nord-Kivu.
TRENTE ET PRÉVENUSCONDAMNÉS A MORT EN JUIN
A bien voir, il y a une avalanche de condamnations dans le Nord-Kivu depuis un certa.in temps. A titre illustratif, le tribunal militaire de garnison de Goma a prononcé le mardi 14 juin 2016 une vague de condamnations dans le procès de quarante personnes accusés de divers crimes, dont le crime contre l’humanité par esclavage sexuel. Trente et un prévenus ont été condamnés à la peine de mort.
Au total trente et un prévenus ont été condamnés ce mardi-là par le tribunal militaire de Goma, à Kiwanja, à la peine de mort. Ils étaient poursuivis pour plusieurs chefs d’accusations dont l’enlèvement, l’extorsion, la tuerie et la détention illégale d’armes et munitions de guerre. A l’issue des audiences, seules trois personnes ont été acquittées sur les trente-cinq poursuivies. Des sentences qui ont été appréciées par la population et les autorités locales après un long moment d’espérance.
Ont été également condamnés à la peine de mort ce jour-là un policier, pour’ avoir tué son chef hiérarchique dans le secteur de Tongo, et un autre soldat du 307ème régiment de l’armée nationale pour avoir égorgé un enfant de neuf ans dans la localité de Kiringa, tandis qu’un autre policier a écopé de quatorze ans de servitude pénale principale pour un viol commis sur un enfant et trois militaires du 601ème régiment basé à Rumangabo ont écopé de vingt ans de prison ferme pour viol d’enfant.
La première journée de ces jugements, soit le lundi 13 juin 2016, les condamnés étaient deux militaires du 301ème régiment basé à Rutshuru. Poursuivis pour viol d’enfants, les deux prévenus ont écopé chacun quatorze ans de prison ferme.
Par Donatien NGANDU MUPOMPA