La Chambre de première instance VI de la Cour pénale internationale (CPI) a recommandé jeudi 19 mars à la présidence de la Cour que les déclarations d’ouverture du procès de Bosco Ntaganda se tiennent à Bunia en Ituri en République démocratique du Congo (RDC). La présidence de la CPI va consulter les autorités congolaises et prendra une décision sur cette question, en consultation avec la Chambre de première instance.
Au cours d’une journée d’information de la CPI organisée vendredi à Kinshasa, l’unité de sensibilisation de cette cour a expliqué qu’un procès in situ se justifiait par le souci de rapprocher les instances judiciaires de la communauté affectée par les crimes commis.
Le chef rebelle Bosco Ntaganda est accusé par la CPI de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en Ituri en 2002 et 2003.
La présidence de la CPI va consulter les autorités congolaises et prendra une décision sur la tenue du procès Ntaganda en RDC. Le procès Ntaganda doit s’ouvrir le 2 juin prochain.
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« Aux Congolais de décider, de donner leur avis si oui ou non un tel procès-même si c’est pour quelques jours- peut se tenir sur le sol congolais », indique Paul Madidi, chargé de la sensibilisation à la CPI.
Pour lui, ce n’est pas la première fois qu’un procès in situ soit envisagé par la CPI.
« C’est prévu dans les textes de la cour. L’objectif principal, c’est de rapprocher la CPI des communautés affectées pour une guérison ne fût-ce que psychologique des victimes dans ce procès-là », fait-il savoir.
Pour sa part, Me Franck Mulenda, représentant des victimes à la CPI, insiste sur la protection des droits des victimes.
« Les victimes ont subi des préjudices énormes. Elles ont soif de la justice. Voilà pourquoi nous militons pour que leurs droits soient protégés, à savoir le droit de participer à la procédure, le droit d’être protégé et le droit à la réparation », souligne-t-il.
Si le procès Ntaganda se déroule en RDC, ce sera la première fois que les juges de la CPI se déplacent- pour des audiences publiques- sur le lieu où les présumés crimes ont été commis. Des tentatives similaires ont échoué dans l’affaire Thomas Lubanga.
Bosco Ntangada, ancien chef d’état-major général adjoint présumé du Front patriotique pour la libération du Congo (FPLC) est poursuivi pour 18 chefs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.