La guerre du business, une épine dans le pied des autorités congolaises

Mardi 6 octobre 2015 - 11:34

En dépit du déploiement des troupes des Fardc à l’Est de la RDC, et des fonds importants investis dans l’achat du matériel militaire et de la paie des primes aux éléments des Fardc, la partie orientale est toujours en proie à une insécurité persistante, sinon cyclique. Cette situation de non guerre et de non paix, ne favorise nullement le développement des provinces. On laisse même entendre que des troupes étrangères, sinon des groupes armés soutenus par les pays voisins, sont massés le long des frontières congolaises, attendant la moindre défaillance sur la couverture sécuritaire en RDC, pour rebondir et relancer leurs infiltrations sur les terres congolaises.

Pour de nombreux observateurs, bien que les Cinq chantiers et la Révolution de la modernité aient touché quelques travaux d’infrastructures, les ingénieurs et techniciens ne peuvent pas travailler dans un climat d’insécurité permanente, par crainte de leurs vies. L’expérience du passé rappelle que les travailleurs étaient souvent attaqués, leurs véhicules arrachés par les groupes rebelles étrangers qui n’hésitaient pas à leur tirer dessus. Des vaillants officiers de nos forces armées sont tombés sur les différents fronts, sans que la riposte de notre dispositif défensif n’arrive à bout de cette insécurité.

Et avec le processus de paix qui traîne le pas, une foule des questions dérange les méninges du commun des mortels. Réagissant à la conférence de presse organisée le week-end dernier, par dix plates-formes et organisations de la société civile, le député Juvénal Munubo, élu de Walikale, et rapporteur de la sous-commission des forces armées de l’Assemblée nationale, en a posé une dizaine. Pourquoi l’insécurité est-elle persistante à l’Est de la RDC ? Comment les groupes rebelles étrangers s’approvisionnent-ils en armements et munitions ? D’où proviennent leurs financements ? Et pourquoi les Etats signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ne parviennent pas à mettre un terme aux divagations des mouvements rebelles ?

L’élu de Walikale pense que la RDC, pays le plus affecté par l’insécurité, devrait faire davantage pour lutter contre les infiltrations récurrentes de rebelles étrangers sur le sol congolais. Il a poursuivi son interrogation sur l’état de relations civilo-militaires en RDC. Fait-on suffisamment assez pour entretenir de bonnes relations de confiance entre les troupes des Fardc et les populations congolaises ?

Insistant par exemple sur l’augmentation de la motivation des militaires déployés aux fronts, Juvénal Munubo croit que l’Etat congolais doit se focaliser sur les solutions que requièrent l’instauration de la paix et la restauration de l’autorité de l’Etat dans cette partie de la république.

Et pour restaurer la confiance de la population en notre système de défense, Nixon Kambale, responsable du Centre pour la gouvernance, soutient que les Fardc devraient traduire en justice, les éléments de nos forces armées qui se sont rendus coupables des crimes sur les populations civiles de l’Est. Ces éléments ne devraient donc pas jouir de l’impunité, au risque de voir leurs compagnons d’armes leur emboîter le pas.

Aujourd’hui, c’est un secret de polichinelle que la guerre de l’Est est une guerre des affaires. Une guerre du business, selon une expression lâchée par le coordonnateur national du Réseau pour la réforme des services de sécurité et justice qui estime que la cause principale est que cette partie orientale regorge d’immenses ressources naturelles tant convoitées par les pays voisins, les groupes rebelles étrangers et les forces négatives locales.

Il est alors clair que s’il n’y avait qu’un désert à l’Est, les convoitises auraient été orientées ailleurs.

En conclusion, au débat suscité par tout ce questionnement, le gouvernement devrait se ressaisir et prendre l’initiative des opérations sur le terrain, avec l’appui des troupes de la Monusco, qui mettrait à profit son matériel composé des hélicoptères de transport des troupes et ses drones de surveillance.

Sur le plan politique, la RDC ferait œuvre utile en multipliant des actions diplomatiques pour exercer des pressions fortes sur les autres Etats signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba pour les contraindre à respecter leurs engagements. C’est au bout de cette panoplie d’actions que germerait une paix durable sur les terres congolaises.

La fin de cette guerre du business, l’éradication des groupes rebelles étrangers et les forces négatives locales, passent par une synergie d’actions de ratissage à mener par l’armée.

J.R.T.

 

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