La Monusco enregistre en janvier 117 enfants séparés de groupes armés

Vendredi 5 février 2016 - 15:33

Ces enfants ont été victimes de violations graves de leurs droits fondamentaux dans le contexte du conflit armé en RDC.

Au cours du mois de janvier 2016, la section Protection de l’Enfant de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) a répertorié 117 enfants qui ont quitté les rangs des groupes armés écumant l’Est de la République démocratique du Congo. Le porte-parole de la Mission onusienne en RDC, Félix-Prosper Basse; ‘a déclaré, le mercredi 3 janvier à Kinshasa. A en croire le responsable de Monusco, ces enfants ont été victimes de violations graves de leurs droits fondamentaux dans le contexte du conflit armé en RDC. Ce qui revient à plus de 3 enfants victimes par jour.

 

Parmi les 117 cas documentés, 59 enfants dont 54 garçons et 5 filles ont été séparés ou se sont échappés des groupes armés. L’âge de ces enfants est compris entre 11 et l7ans. Près de 53% d’entre eux, soit 31 enfants étaient associés au groupe armé Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Il est suivi des autres groupes armés Raïa Mutomboki avec 7 enfants, le Front de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) avec 9 enfants, les Maï- Maï Nyatura avec 4 enfants, les Maï- Maï Simba avec 3 enfants et les Maï- Maï FPC/AP « La Fontaine» avec 2 enfants. Le FRPI est responsable de recrutement et de l’utilisation des cinq filles susmentionnées. « Ceci est inacceptable et interpelle à une prise d’action urgente et forte en vue d’atteindre l’objectif “zéro recrutement d’enfants sur le territoire congolais”».

«Vingt-trois enfants, 22 filles et un garçon, ont été victimes de violences sexuelles dans les provinces affectées par le conflit», a rapporté Félix-Prosper Basse. Avant d’ajouter : « Les principaux auteurs de tels crime sont les éléments du FRPI (13 enfants), les Maï- Maï Rai Mutomboki (1 enfant) et des membres des forces de sécurit et de défense (9 enfants) ».

 

Durant le mois de janvier 2016, la section Protection de l’Enfant a également pu vérifier le meurtre de 16 enfants et la mutilation de cinq enfants. Cela, à la suite d’affrontement entre les FARDC et les groupes armés (FDLR, UDPI et FRPI) dans les villages Mayi Moya (territoire de Beni) ; Kiliba (territoire d’Uvira) et Tubondo (territoire de Shabunda).

Au cours de la même période, la section Protection de l‘Enfant de la Monusco a enregistré cinq incidents, qui mettent à mal la réalisation des droits des enfants à l’éducation et à la santé. Il s’agit de l’attaque ou de l’utilisation à des fins militaires de trois écoles et deux établissements de santé par les FRPI et FARDC.

 

A nouveau, cette agence onusienne exhorte instamment les groupes armés à se conformer aux dispositions juridiques nationales et internationales qui interdisent le recrutement et l’utilisation des enfants. Elle exige que les groupes armés libèrent sans délais les enfants et les confier à la Monusco et ses partenaires.

«La place de l’enfant, y compris les filles utilisées comme concubines, cuisinières, porteuses et à des fins sexuelles, n‘est pas dans les camps militaires ou sur le champ de bataille », a déclaré Félix-Prosper Basse. Et de conclure : « Accordez à ces enfants de regagner une vie normale auprès de leurs familles et leurs amis de classe ».

Par L.C.